Les négociations “accélèrent” entre Renault et Nissan concernant la restructuration de leur alliance avec le recentrage prévu sur l’électrique du constructeur français, mais beaucoup de points restent encore à régler, selon une source proche du dossier interrogée lundi par l’AFP.
Plusieurs médias ce week-end ont rapporté que Renault pourrait réduire sa part au capital de Nissan à 15% contre 43% actuellement.
En contrepartie, le constructeur japonais, qui lui-même détient actuellement 15% de Renault, investirait dans “Ampère”, la future entité électrique de son partenaire français.
Renault et Nissan ont confirmé lundi dans un communiqué commun des “discussions” sur “plusieurs initiatives” pour “renforcer la coopération”, évoquant la possibilité d’un “accord autour de plusieurs initiatives stratégiques communes”.
L’action de Renault a bondi de plus de 6% à l’ouverture de la Bourse de Paris, à plus de 32 euros, dans un marché en légère baisse.
Selon le communiqué, Nissan “envisage d’investir dans la nouvelle entité de Renault” dédiée à la mobilité électrique et les deux entreprises “continuent d’avancer sur des améliorations structurelles” de l’alliance en matière “d’opérations et de gouvernance”.
“Nissan investira dans Ampère, c’est sûr” et en deviendra le “deuxième plus gros actionnaire” après Renault, a confirmé à l’AFP une source proche du dossier au Japon.
Mais il est encore trop tôt pour quantifier cet investissement, tout comme l’ampleur de la baisse de la participation de Renault dans Nissan, a précisé cette même source.
Ce désengagement partiel de Renault dans Nissan devrait avoir une “exécution différée” et être réalisé par étapes pour éviter au constructeur tricolore des dépréciations massives. Car actuellement la valeur des actions Nissan est “bien en deçà de leur valeur inscrite dans les comptes de Renault”.
Par ailleurs, Nissan “n’investira pas” dans “Horse”, le pôle thermique de Renault qui n’en garderait que 35% et céderait le reste au constructeur chinois Geely et au groupe pétrolier saoudien Aramco, toujours selon la même source.
Mais “Horse” fait l’objet de discussions “très techniques” entre Renault et Nissan, car beaucoup d’innovations dans ce périmètre ont été développées conjointement par les deux groupes et le constructeur nippon souhaite “prendre le juste retour de sa propriété intellectuelle”.
Le rééquilibrage de l’Alliance implique aussi nécessairement une réforme de sa gouvernance, et la place conférée à son troisième membre, Mitsubishi Motors, reste également à clarifier.
De nouveaux projets de l’Alliance devraient également se greffer, portant sur des zones géographiques et des segments de marché spécifiques, selon la source interrogée par l’AFP.
Tous ces sujets sont étroitement liés et doivent donc être menés de front. Les négociations entre Renault et Nissan, qui durent depuis des mois, “accélèrent depuis fin août” et devraient encore s’intensifier d’ici novembre.
Renault, dont le directeur général Luca de Meo est actuellement au Japon, doit présenter le 8 novembre à Paris une “mise à jour” sur sa stratégie. Mais les conséquences concrètes sur l’Alliance devraient être annoncées ultérieurement par les trois constructeurs, pas avant la “mi-novembre”, selon la même source.