Les négociants ont cité la faiblesse de la demande et la disponibilité limitée des créneaux dans les installations de regazéification. On s’attendait à ce que l’instabilité continue dans le contexte incertain de l’offre à cause de l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Des négociants mécontents
Selon un négociant, ni le bassin atlantique ni l’Asie n’avaient un grand appétit d’achat en ce moment. Ainsi, on observe d’importantes remises. Il affirme :
« Dans l’Atlantique, il y a une énorme remise sur le PEG [hub gazier français] ou le PVB [hub gazier espagnol] par rapport au TTF. Donc pour vendre là-bas, vous avez besoin d’une remise énorme ».
Bien qu’ils aient chuté par rapport au niveau record de début mars, les prix du GNL livré à l’Europe restent nettement plus élevés qu’il y a un an. De fait, les acteurs du marché s’inquiètent de l’impact que des prix élevés auraient sur la demande de GNL.
Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes
Le Platts DES Northwest Europe pour juin était évalué à 26,879 $/MMBtu le 21 avril, tandis que le contrat TTF de juin était évalué à 32,067 $/MMBtu. Ainsi, la remise de 5,188 $/MMBtu de l’Europe du Nord-Ouest à TTF a été la plus importante signalée depuis le 10 mars.
Le prix de livraison du GNL en Méditerranée propose une remise de 30 cents/MMBtu.
De plus, outre-Atlantique, le Platts Gulf Coast Marker pour les cargaisons américaines chargées de 30 à 60 jours à l’avance a été évalué à 25,630 $/MMBtu le 21 avril, en hausse de 1,48 $ sur la journée.
Pendant ce temps, depuis plusieurs mois, les acteurs ont signalé des créneaux de regazéification en Europe pour une livraison. Ce problème a été aggravé par les volumes importants de GNL qui se sont dirigés vers l’Europe. Et ce, après le début de la guerre en Ukraine au milieu des craintes de perturbations du gazoduc.