Relancer le nucléaire au Japon: pas si simple

Le Japon veut accélérer la relance du nucléaire dès cet hiver pour réduire son importante dépendance aux hydrocarbures importés.

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90€/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90€/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 €/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99€/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 €/mois à partir de la 2ᵉ année.

Ayant connu cette année l’une de ses pires crises énergétiques dans le sillage de l’invasion russe de l’Ukraine, le Japon veut accélérer la relance du nucléaire dès cet hiver pour réduire son importante dépendance aux hydrocarbures importés. Mais les plans du gouvernement risquent de se heurter à une série d’obstacles. Au Japon, le secteur nucléaire est toujours convalescent et controversé depuis la catastrophe de Fukushima provoquée par un tsunami en 2011.

Quelle est la situation?

L’ensemble du parc nucléaire japonais avait été arrêté après Fukushima pour renforcer les normes de sécurité. Des réacteurs ont redémarré à partir de 2015. Au total, dix ont été reconnectés depuis, sur 33 théoriquement opérables. Pour l’instant, ces dix réacteurs n’ont jamais fonctionné tous simultanément, du fait d’inspections périodiques, d’arrêts de maintenance ou de travaux complémentaires.

Quels sont les objectifs du gouvernement?

Le Premier ministre Fumio Kishida avait fixé l’été dernier l’objectif d’avoir neuf réacteurs nucléaires en activité dans l’archipel cet hiver, de quoi couvrir environ 10% de la consommation d’électricité du pays.

Ce premier but est atteint, plusieurs réacteurs ayant été rebranchés ces dernières semaines. M. Kishida espère aussi voir sept réacteurs supplémentaires redémarrer d’ici à l’été 2023. Il a lancé une réflexion sur la construction de réacteurs de nouvelle génération et proposé d’étendre la durée d’exploitation des anciennes centrales au-delà de la limite actuelle de soixante ans.

Le Japon vise une part du nucléaire à 20-22% de sa génération d’électricité d’ici à 2030, contre 30% avant Fukushima et 6,9% sur l’exercice annuel 2021/22 achevé fin mars.

Le nucléaire doit aussi servir à respecter les engagements climatiques du Japon, à savoir une baisse de 46% de ses émissions de CO2 en 2030 par rapport à 2013 et la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Inquiétudes sur la sécurité

Les ambitions nucléaires du gouvernement dépendent en premier lieu du bon vouloir de l’Autorité de sûreté nucléaire japonaise (NRA), un organisme indépendant créé en 2012. “Il y aura des difficultés” pour relancer les réacteurs existants, ne serait-ce que parce que certains d’entre eux “ont été arrêtés pendant longtemps”, note Tom O’Sullivan, consultant en énergie du cabinet Mathyos Advisory à Tokyo, interrogé par l’AFP. Et “vu ce qu’il se passe à la centrale nucléaire de Zaporijjia en Ukraine, je pense que la NRA est sans doute devenue plus sensible au risque d’attaques terroristes” sur des réacteurs japonais, estime cet analyste.

Parmi les sept réacteurs supplémentaires que le gouvernement espère voir redémarrer d’ici à l’été 2023, figurent deux unités de la centrale géante de Kashiwazaki-Kariwa, dans le département de Niigata (centre du Japon), dont des failles béantes de sécurité anti-intrusion ont fait scandale ces dernières années.

La population est-elle prête?

Les réticences de l’opinion publique japonaise vis-à-vis du nucléaire ont diminué depuis la guerre en Ukraine et la flambée des prix énergétiques, selon de récents sondages. Mais l’opposition de riverains de centrales demeure vive. Obtenir leur consentement sera une autre “difficulté-clé”, a prévenu dans une note Hiroe Yamamoto, analyste chez Moody’s.

Une relance rapide des réacteurs va aussi dépendre des autorités locales concernées et de la popularité du Premier ministre Kishida l’an prochain, selon Nobuo Tanaka, président du groupe de réflexion japonais Innovation for Cool Earth Forum (ICEF) et ancien directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).

Or, M. Kishida “est en difficulté en ce moment”, a souligné M. Tanaka lors d’une récente conférence de presse, en faisant allusion à des scandales qui ont fait chuter la popularité de son gouvernement depuis l’été dernier. “Se contenter de dire que nous avons besoin (du nucléaire, NDLR) à cause des prix élevés de l’énergie pourrait ne pas suffire” pour persuader l’opinion publique du bien-fondé d’une relance durable du secteur, a encore mis en garde M. Tanaka, insistant sur la nécessité de discuter sur le fond et de traiter des questions sensibles, comme la gestion des déchets nucléaires.

Nouvelle panne du réseau électrique nigérian entraîne des coupures massives dans le pays

Une défaillance soudaine sur le réseau national a interrompu l’alimentation en électricité de plusieurs régions du Nigeria, relançant les interrogations sur la stabilité du système de transport électrique.

Le Guyana veut durcir le cadre contractuel pour l’exploitation pétrolière

Réélu à la tête de l’État, le président Irfaan Ali annonce des accords de production plus contraignants pour les compagnies pétrolières, avec l’objectif d’augmenter les retombées économiques nationales.

Coal India engage 5 GW de projets solaires et éoliens à l’échelle nationale

Coal India lance des appels d’offres pour développer 5 GW de capacités renouvelables, répartis entre le solaire et l’éolien, dans le cadre de sa stratégie énergétique à long terme.
en_114070920254540

Les services publics américains projettent 147 GW de nouvelles charges électriques

Les services publics aux États-Unis anticipent une hausse rapide des charges à forte intensité, visant 147 GW de nouvelles capacités d'ici 2035, avec un déplacement stratégique vers les marchés déréglementés.

France: RTE ouvre le débat public sur 100 milliards d’euros pour le réseau électrique

La France engage une concertation nationale autour du plan de RTE visant 100 milliards d’euros d’investissements d’ici 2040 pour moderniser le réseau de transport d’électricité haute tension.

La Californie accélère les permis pour capter les crédits fiscaux fédéraux

Le gouverneur Gavin Newsom ordonne une mobilisation des agences californiennes pour sécuriser les crédits de l’Inflation Reduction Act avant leur expiration, en ciblant les projets énergétiques prêts à entrer en construction.
en_114030952540

L’industrie allemande alerte sur un fardeau énergétique de €5.4tn d’ici 2049

La transition énergétique allemande pourrait coûter jusqu’à €5.4tn ($6.3tn) d’ici 2049, selon la principale organisation industrielle, qui pointe un risque pour la compétitivité nationale.

Les coupures d’électricité plongent les commerces iraniens dans une crise opérationnelle durable

Face aux délestages imposés par les autorités, les petites entreprises en Iran enregistrent des pertes croissantes, sur fond de sécheresse, de pénurie de carburant et de pression sur le réseau électrique national.

T Plus maintiendra sa production électrique à 57,6 TWh en 2025

Le groupe russe T Plus prévoit de stabiliser sa production d’électricité à 57,6 TWh en 2025, malgré un recul observé au premier semestre, selon les déclarations de son directeur général Pavel Snikkars.
en_114030934540

La régulation française de l’énergie corrige dix affirmations publiques sur les coûts et la production

En France, la Commission de régulation de l’énergie publie une mise au point sur dix affirmations relayées durant l’été, rectifiant plusieurs données concernant les tarifs, la production et les investissements dans le secteur électrique.

Des dizaines de scientifiques dénoncent un rapport climatique jugé biaisé par le département américain de l’énergie

Un collectif de 85 chercheurs conteste la validité scientifique du rapport climatique publié par le département de l’Énergie des États-Unis, en soulignant des méthodes jugées partiales et l’absence de relecture indépendante.

Cinq nouveaux projets obtiennent le statut CB RES et rejoignent la liste de la Commission

Cinq projets d’infrastructure énergétique viennent d’être intégrés à la liste des projets renouvelables transfrontaliers, les rendant éligibles à un soutien financier dans le cadre du programme CEF Energy.
en_11401092046540

La Tanzanie mise sur le gaz naturel comprimé pour réduire ses importations pétrolières

Le gouvernement tanzanien lance une concertation nationale pour accélérer le déploiement du gaz naturel comprimé, mobilisant financements publics et privés afin de sécuriser l’approvisionnement énergétique et diminuer les coûts du carburant.

Le Koweït lance les appels d’offres pour un projet énergétique et hydraulique de 1,8GW

Le gouvernement koweïtien a invité trois consortiums internationaux à soumettre leurs offres pour la première phase du projet Al Khairan, combinant production d’électricité et dessalement.

La NNPC Ltd maintient la raffinerie de Port Harcourt et mise sur sa réhabilitation

La compagnie pétrolière publique nigériane abandonne le projet de cession de la raffinerie de Port Harcourt et confirme sa volonté de poursuivre un programme de maintenance malgré des coûts d’exploitation élevés.
en_11401092051540

Crise politique en France : la feuille de route énergétique menacée d’un nouveau report

La publication du décret de la Programmation pluriannuelle de l’énergie, attendue depuis deux ans, est compromise par les tensions politiques internes, mettant en péril les investissements stratégiques dans le nucléaire et les renouvelables.

L’EIA reporte plusieurs rapports clés après une réduction de 30 % de ses effectifs

L’Agence américaine d’information sur l’énergie reprogramme ou abandonne plusieurs publications, affectant la disponibilité de données critiques pour les marchés pétrolier, gazier et des énergies renouvelables.

Le Brésil démantèle un réseau criminel de 52 milliards BRL dans les carburants

Les autorités brésiliennes ont lancé une vaste opération ciblant un système de blanchiment lié au secteur des carburants, impliquant des fonds d’investissement, des fintechs et plus de 1 000 stations-services à travers le pays.
en_11403008282540

Le gaz naturel et le solaire bénéficient d’un large soutien aux États-Unis

Une étude nationale du cabinet Davies Group révèle que les Américains soutiennent massivement le développement simultané des énergies renouvelables et fossiles, avec un appui marqué pour le gaz naturel et l’énergie solaire.

Séoul impose une réduction de 25 % des capacités pétrochimiques pour stabiliser le secteur

Le gouvernement sud-coréen contraint dix groupes pétrochimiques à réduire jusqu’à 3,7 millions de tonnes de vapocraquage par an, assortissant ses aides financières et fiscales à des restructurations rapides et documentées.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99€ la 1ère année, puis 199€ /an.