Le secteur de l’énergie nucléaire aux États-Unis a été secoué par le rejet d’une demande de projet de centre de données par la Federal Energy Regulatory Commission (FERC). Ce projet, porté par le géant Amazon en partenariat avec Talen Energy, visait à alimenter un centre de traitement de données situé en Pennsylvanie via une centrale nucléaire.
Amazon avait conclu un accord avec Talen Energy pour l’achat d’un centre de données alimenté par la centrale nucléaire de Susquehanna, en Pennsylvanie. En juin dernier, PJM Interconnection, membre du réseau électrique couvrant le nord-est des États-Unis, avait ainsi demandé à la FERC d’autoriser une augmentation de la capacité électrique de ce centre de 300 à 480 mégawatts.
Le rejet de la FERC et ses motivations
Vendredi, la FERC a officiellement rejeté la requête de PJM Interconnection. Le commissaire Mark Christie, membre influent de la FERC, a justifié cette décision en invoquant les risques potentiels pour la fiabilité du réseau électrique et les impacts possibles sur les coûts pour les consommateurs. Selon Christie, l’extension de la capacité pourrait générer des pressions supplémentaires sur l’infrastructure énergétique existante, entraînant des conséquences financières et opérationnelles importantes.
Talen Energy a contesté ce refus par voie de communiqué, qualifiant le projet de « juste, raisonnable et dans l’intérêt des consommateurs ». Le groupe a souligné que cette décision pourrait freiner le développement économique de plusieurs États du nord-est, dont la Pennsylvanie, l’Ohio et le New Jersey. Talen Energy affirme vouloir poursuivre les discussions avec la FERC pour obtenir une révision favorable de cette décision.
Impact boursier sur les énergéticiens
À la suite de cette décision, plusieurs entreprises nucléaires ont enregistré une chute notable de leur valeur en Bourse. Talen Energy, directement impliqué dans le projet, a vu son action reculer de 2,42 %. Constellation Energy, un important opérateur de centrales nucléaires, a dégringolé de 9,75 %, tandis que Vistra Corp, un autre acteur du secteur, enregistrait une baisse de 3,05 %.
Les start-up de réacteurs modulaires également affectées
La crispation des investisseurs a également impacté les start-up du secteur des réacteurs nucléaires modulaires (SMR, pour « Small Modular Reactor »). Oklo, soutenue par Sam Altman, président d’OpenAI, et NuScale ont subi des baisses de respectivement 3,37 % et 4,23 %. Les investisseurs semblent inquiets des perspectives de développement des technologies nucléaires innovantes dans un contexte où les régulations énergétiques deviennent plus strictes.
Les géants de la tech en quête d’énergie nucléaire
Amazon, comme d’autres géants de la technologie tels que Microsoft et Google, a récemment signé plusieurs partenariats avec des fournisseurs d’énergie nucléaire pour subvenir à leurs immenses besoins énergétiques, accentués par l’essor de l’intelligence artificielle (IA) générative. L’IA génère en effet une consommation d’énergie importante dans les centres de données nécessaires pour son développement et son traitement.
Alors que les entreprises technologiques multiplient les initiatives pour garantir un approvisionnement en énergie stable et durable, la récente décision de la FERC pose des questions sur la viabilité des projets énergétiques axés sur le nucléaire. L’avenir de ces partenariats semble désormais incertain, suscitant des interrogations sur les obstacles réglementaires qui pourraient freiner l’innovation dans le secteur.