Le projet EACOP, mené par TotalEnergies, marque un tournant crucial dans l’exploitation pétrolière en Afrique de l’Est. Initié avec un investissement de dix milliards de dollars, ce projet implique la Tanzanie, l’Ouganda et la compagnie chinoise CNOOC. En effet, il prévoit le forage de 419 puits en Ouganda et la construction d’un oléoduc de 1.443 kilomètres, reliant les gisements du lac Albert à la côte tanzanienne. Ce projet pharaonique a été salué par le président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, comme un tremplin économique pour la région.
Les Enjeux Environnementaux et Sociaux
Cependant, EACOP ne manque pas de susciter des inquiétudes. Les critiques se focalisent sur les risques environnementaux et l’impact sur les communautés locales. Toutefois, les défenseurs de l’environnement soulignent les menaces pesant sur l’écosystème fragile de la région et les populations vivant aux abords du projet. L’opposition formée par diverses associations environnementales et de droits de l’Homme met en lumière le dilemme entre le développement économique et la préservation de l’environnement.
Le Rejet de l’Action en Justice
La Cour de justice d’Afrique de l’Est, basée en Tanzanie, a récemment rejeté une action en justice contre EACOP. Cependant, les plaignants, des groupes de la société civile, ont été déboutés sous prétexte d’un dépôt de plainte hors délai. Cette décision a provoqué une vague de réactions, certains y voyant une défaillance dans la prise en compte des préoccupations environnementales et sociales.
Réactions et Conséquences
Lucien Limacher de l’organisation Natural Justice a critiqué cette décision, l’interprétant comme une négligence envers les impacts environnementaux et climatiques. Par ailleurs, en septembre, plusieurs associations ont porté plainte contre TotalEnergies pour « climaticide », marquant une escalade dans la lutte contre les projets jugés nuisibles pour l’environnement.
Perspectives d’Avenir
Le premier pétrole ougandais est attendu pour 2025, près de vingt ans après la découverte des réserves. Ce projet, selon Museveni, devrait apporter une prospérité économique significative, surtout pour un pays où la pauvreté reste une réalité prédominante. Cependant, la tension entre le développement économique et la protection environnementale reste un sujet brûlant, posant des questions cruciales sur l’avenir de tels projets en Afrique et dans le monde.
Le rejet de la plainte contre le projet EACOP de TotalEnergies soulève des questions importantes sur l’équilibre entre développement économique et préservation environnementale en Afrique de l’Est.