La réforme de la sûreté nucléaire en France, actuellement en phase de consultation formelle, soulève des inquiétudes majeures parmi les experts et les syndicalistes. Cette réforme prévoit la fusion de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) d’ici au 1er janvier 2025. Ce projet a déjà été rejeté par le Parlement en mai dernier mais persiste dans les intentions gouvernementales.
Opposition Syndicale et Politique
François Jeffroy de la CFDT, représentant de l’intersyndicale IRSN, a exprimé ses préoccupations lors d’une conférence de presse à l’Assemblée nationale. Il critique la rapidité du processus de consultation, estimant que le gouvernement cherche à
« fusionner coûte que coûte »
Le projet de loi, dévoilé le 6 novembre, exige des avis des différentes commissions avant le 30 novembre, laissant peu de temps pour une évaluation approfondie.
Préoccupations autour de la Fusion ASN/IRSN
Les syndicats Unsa-Spaen et SNPTES-Unsa du Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) se sont également émus de cette précipitation. Ils soulignent l’absence de délibération éclairée, remettant en question l’efficacité de cette consultation. De plus, Gérard Leseul, député de Seine-Maritime, a évoqué les incertitudes soulevées par ce projet de loi, notamment concernant l’implication future d’acteurs privés dans l’exploitation de petits réacteurs nucléaires.
Manque de Clarté et de Concertation
Névéna Latil-Querrec, représentante de la CGT au sein de l’intersyndicale IRSN, a souligné le manque de clarté sur les objectifs et les résultats attendus de cette fusion. En effet, elle a également mis en lumière les zones d’ombre concernant la mission d’information du public de la future entité de sûreté nucléaire.
L’Importance de l’Indépendance de l’Expertise
L’intersyndicale de l’IRSN, soutenue par des experts et des élus, s’oppose fermement à cette réforme. En outre, ils défendent l’indépendance de l’expertise, un pilier du système dual ASN/IRSN, hérité des leçons de Tchernobyl. Ces critiques ont été relayées lors d’une rencontre avec le cabinet de la ministre de la Transition énergétique.
Cette réforme de la sûreté nucléaire, caractérisée par sa rapidité et son manque de clarté, fait face à une opposition forte et argumentée. Des experts, des syndicalistes et des élus soulignent les risques potentiels pour l’indépendance de l’expertise nucléaire et la sécurité du public. La situation appelle à une réévaluation approfondie et à une consultation plus inclusive pour garantir une décision éclairée et responsable.