Une récente publication dans Science offre un éclairage nouveau sur l’efficacité des politiques climatiques mises en œuvre au cours des 25 dernières années dans 41 pays, représentant 81 % des émissions mondiales. L’étude, conduite par l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat (PIK) et l’Institut de recherche Mercator (MCC) de Berlin, révèle que la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne peut être atteinte que par une combinaison soigneusement orchestrée de taxes, de régulations strictes, et de mesures incitatives.
Contrairement aux idées reçues, les mesures prises isolément, telles que l’interdiction des centrales à charbon ou la simple taxation du carbone, s’avèrent insuffisantes pour atteindre les objectifs climatiques fixés. Les cas de réussite identifiés, comme celui du Royaume-Uni, où une baisse marquée des émissions de charbon a été observée après l’introduction d’un ensemble de régulations, d’incitations et d’un prix plancher du carbone, confirment cette nécessité d’une approche intégrée.
Des résultats concrets grâce à des stratégies intégrées
Sur les 1 500 politiques climatiques analysées dans l’étude, seules 63 ont conduit à des réductions significatives des émissions, avec une baisse moyenne de 19 % dans les secteurs de l’énergie, des transports, de l’industrie et du bâtiment. La Norvège, par exemple, a réussi à promouvoir l’adoption des véhicules électriques en combinant des taxes incitatives avec des subventions ciblées, illustrant l’efficacité d’une politique bien conçue et intégrée.
Ces observations soulignent l’importance d’une approche stratégique où les différentes mesures se complètent mutuellement pour maximiser leur impact. La simple multiplication des politiques, sans cohérence ni synergie, ne garantit pas de meilleurs résultats. C’est la combinaison et l’alignement des mesures qui assurent une efficacité accrue.
Implications pour les politiques futures
Les conclusions de cette étude sont particulièrement pertinentes dans le contexte actuel, où les pays signataires de l’Accord de Paris se préparent à soumettre une version actualisée de leurs feuilles de route climatiques d’ici février 2025. L’accent doit être mis sur la création de politiques intégrées, capables de répondre aux défis complexes de la décarbonation.
Il est essentiel de considérer que les politiques les plus performantes sont celles qui s’inscrivent dans une vision à long terme, reposant sur une planification rigoureuse et l’utilisation de leviers économiques multiples. Ces stratégies permettent non seulement de réduire les émissions, mais aussi de stabiliser les marchés de l’énergie en favorisant une transition plus fluide vers des modes de production et de consommation plus durables.