La Red Sea Drilling Company devra également attirer les investisseurs vers la géothermie djiboutienne, laquelle pourrait offrir l’indépendance énergétique au pays avec une électricité 100% EnR.
La Red Sea Drilling Company pour développer le potentiel géothermique djiboutien
1000 MW de potentiel géothermique pour 100% d’EnR en 2030
Djibouti franchit une nouvelle étape dans le développement de l’énergie géothermique avec la création de sa propre société nationale. Les estimations indiquent que Djibouti détient jusqu’à 1000 MW de potentiel de production à partir de ses sources géothermiques.
Djibouti espère que le développement de son industrie géothermique permettra d’assurer l’indépendance énergétique du pays et même d’exporter de l’électricité. Elle devrait en outre permettre au pays d’atteindre son objectif d’avoir une électricité 100% EnR d’ici à 2030.
Fournir de l’électricité abordable
La mission première de RSDC sera de mettre en valeur les réserves nationales afin d’offrir une électricité abordable à la population. L’électricité de Djibouti est aujourd’hui parmi les plus chères de la région, jusqu’à six fois le prix de l’électricité qu’en Éthiopie. L’approvisionnement énergétique du pays repose sur l’importation d’électricité éthiopienne, ainsi que sur une production locale de 126 MW à base de charbon importé.
Former des ingénieurs et des techniciens nationaux
RSDC devra aussi permettre de former des ingénieurs et des techniciens nationaux, lesquels sont indispensables à l’indépendance énergétique du pays. Le savoir-faire étranger était jusqu’à aujourd’hui essentiel au développement de l’industrie géothermique à Djibouti. Cela a permis au kenyan KenGen de signer un contrat de 6,5 millions USD$ en février 2021 pour forer trois puits dans le lac Assal.
Attirer les investisseurs vers la géothermie djiboutienne
Les premiers investissements dans la géothermie à Djibouti remontent aux années 1970. Les tensions régionales et la crise économique mondiale avaient néanmoins contrarié les plans de développement de la filière. Djibouti espère que RSDC permettra d’attirer et de canaliser les financements le secteur qui connaît un regain d’intérêt depuis une décennie.
En 2013, la Banque africaine de développement approuvait déjà un prêt de 6,8 millions USD$ auprès pour l’exploration du lac Assal. La banque a ensuite accordé 18 millions pour la construction d’une centrale de 20 MW, avec un potentiel d’extension à 50 MW. À elle seule, cette première centrale répondra aux deux tiers des besoins énergétiques actuels du pays.
Le Djibouti veut devenir un acteur majeur des énergies en Afrique de l’Est
La géothermie, une EnR en croissance discrète
Les centrales géothermiques produisent de l’électricité grâce à l’eau très chaude des nappes dans le sous-sol de la Terre. Cette EnR n’émet aucun gaz à effet de serre et sa matière première, la chaleur de la Terre, est totalement gratuite.
Si la ville de Paris utilise la géothermie pour son chauffage, en France, la production géothermique d’électricité reste marginale. Elle dispose de deux centrales : une de 16 MW à Bouillante en Guadeloupe et une autre de 12 MW à Soultz-sous-Forêts en Alsace. La filière se structure progressivement autour de plusieurs projets, laissant présager d’une augmentation de la capacité installée dans les années à venir.
Assurer la sécurité de l’approvisionnement en eau
La nouvelle entreprise prévoit de renforcer ses capacités dans le forage de l’eau afin de renforcer la sécurité de l’eau du pays. Elle prévoit également de développer des activités de forage minier et pétrolier et gazier. À moyen terme, RSDC veut devenir un acteur majeur du forage en Afrique de l’Est, se développant au-delà des frontières djiboutiennes.