Le nouveau réacteur nucléaire aux Émirats sur la centrale de Barakah a produit son 1er MW d’énergie bas-carbone. Bientôt, des millions de foyers seront alimentés en énergie nucléaire. Les Émirats deviennent, par la même, le premier pays Arabe à être alimenté en électricité issue du nucléaire.
Les réacteurs nucléaires aux Émirats pour répondre à 25% des besoins en électricité
Un consortium Sud-coréen, Korea Electric Power Corporation (Kepco), avait remporté l’appel à projet pour la construction de 4 centrales nucléaires. Le coût estimé de cet appel à projet était de $20 milliards et constituait le premier projet de centrale nucléaire Sud-coréenne exportée.
Aujourd’hui, le groupe a ainsi finalisé la construction d’un réacteur nucléaire aux Émirats de 1400 MW et prévoit d’en construire quatre autres à eau pressurisée.
La capacité totale du projet est de 5600 MW, soit 25% des besoins en électricité du pays. La centrale de Barakah représente ainsi une étape importante vers le développement d’énergie durable aux Émirats.
Un projet initié en 2008
Le projet de réacteur nucléaire aux Émirats avait été annoncé en 2008. Avec le développement rapide des Émirats (UAE), le pays avait parié sur l’énergie nucléaire pour alimenter sa demande exponentielle en énergie. En raison, notamment, de sa viabilité commerciale et de son faible coût écologique.
En ce sens, une fois la centrale totalement opérationnelle, le pays prévoit une réduction des émissions de 21 millions de tonnes de carbone annuellement. Soit l’équivalent des émissions de 3.2 millions de voitures.
Le projet avait initialement un budget de $100 millions et était situé à 250 km d’Abu Dhabi. L’entité chargée de mener le projet, l’ENEC (Emirates Nuclear Energy Corporation) est une entité publique. Le permis de construire avait été obtenu en mars 2011.
Un contrat d’exploitation d’une durée de 60 ans
La FANR (Federal Authority for Nuclear Regulation) a délivré un permis d’exploitation du réacteur 1 d’une durée de 60 ans. Ce dernier est connecté depuis août 2020 au réseau électrique du pays. Grâce au lancement du projet, les Émirats deviennent le premier pays Arabe à être alimenté en électricité par le nucléaire.
Des délais tenus malgré la pandémie
Les Émirats se sont par ailleurs félicités d’avoir réussi à lancer la centrale malgré la pandémie. Pour respecter ses délais, des inspections à distance et des mesures de sécurité implémenté sur le site ont été instauré. Ainsi, les avancés des ingénieurs et experts sur place ont pu être suivie pour assurer un respect des délais.
L’utilisation pacifique du nucléaire
La centrale nucléaire de Barakah respecte les lignes directrices internationales en matière de sécurité. Alors que l’Unité 1 de la centrale débute ses opérations commerciales, les autorités ont assuré aux résidents que le site était sûr. Ce qui est démontré par le retour d’expérience des 450 centrales nucléaires générant de l’électricité situées dans 30 pays.
La centrale nucléaire a adopté de nombreuses mesures de sécurité recommandées. Dont plusieurs barrières protectrices en cas de rejet accidentel de radiations. Les réacteurs sont également équipés de plusieurs barrières protectrices assurant un fonctionnement normal ou un arrêt automatique si nécessaire. Enfin, un plan d’intervention d’urgence a été testé et approuvé par la FANR en 2015 et en 2019 en cas d’accident.
Le réacteur aux Émirats a également implémenté les leçons apprises lors des catastrophes nucléaires de Tchernobyl et Fukushima. Et ce, notamment en s’assurant que les plans de la centrale soient capables de résister à une catastrophe similaire à celle de Fukushima.
Lors de la construction des autres réacteurs, l’ENEC implémentera 18 autres améliorations pour sécuriser le site. Cela permettra aux réacteurs de pouvoir résister à diverses catastrophes naturelles, tel que des tremblements de terre et des tsunamis. Il est prévu que les générateurs de secours puissent alimenter le site jusqu’à 24 heures en cas de coupure de courant.
Alimentation uniquement en énergie bas-carbone d’ici à 2050
Les Émirats sont le troisième pays producteur de pétrole de l’OPEP. Ainsi, ce développement vers une électricité venant de centrales nucléaires représente un pas important. Cela démontre la volonté du pays de se tourner vers des énergies moins polluantes, se détachant progressivement des énergies fossiles.
Le pays souhaite que la moitié de sa consommation soit alimenté par des énergies renouvelables d’ici à 2050. Pour ce pays producteur de pétrole, l’ambition est forte de se détacher de ces énergies fossiles vers une énergie durable.
Une utilisation pacifique de l’énergie nucléaire
Face à l’Iran qui développe de façon des armes nucléaires, les Émirats font figure de « bon élève ». Avec le projet de Barakah, le pays se tourne vers une utilisation pacifique du nucléaire. Les Émirats ont en effet adopté une approche de son utilisation nucléaire transparente, en adéquation avec les normes internationales.