La production nucléaire française a enregistré un démarrage plus lent qu’attendu en novembre. Avec une moyenne de 38 GW, bien qu’en hausse de 8 GW par rapport à l’année précédente, elle reste inférieure de 5 GW aux prévisions. Cette situation résulte de plusieurs aléas techniques affectant la flotte de 56 réacteurs d’EDF. Malgré cela, la production nucléaire a atteint son pic le 30 novembre à 43.6 GW, la plus élevée en neuf mois, coïncidant avec une augmentation de la demande en période de froid.
Analyse et Prévisions des Analystes
Les analystes de S&P Global Commodity Insights ont révisé à la baisse leurs prévisions pour décembre, passant de 46.2 GW à 43.9 GW. Cette révision reflète un total de production nucléaire française estimé à 320 TWh pour 2023, soit une augmentation de près de 15% par rapport au creux de 30 ans enregistré l’année dernière. Cette dynamique est notamment influencée par l’augmentation des facteurs de charge quotidienne en fin novembre.
Impact des Conditions Climatiques et Disponibilité des Réacteurs
La prévision de la demande de pointe par RTE est d’environ 75 GW pour le 4 décembre, avec une tendance à la baisse vers 68 GW à mesure que les températures se réchauffent. Quatre réacteurs devraient redémarrer d’ici le 6 décembre, avec quatre autres prévus avant les vacances de Noël. Cependant, certains réacteurs, comme le Nogent-2 et le Golfech-1, ont connu des retards de redémarrage, affectant ainsi la disponibilité globale. La disponibilité des réacteurs reste un enjeu majeur pour la stabilité du réseau énergétique français.
Exportations Records et Dynamique du Marché
Malgré ces défis, les exportations nettes d’électricité de la France ont atteint leur plus haut niveau pour un mois de novembre depuis 2015, grâce notamment à des conditions météorologiques exceptionnellement humides et venteuses. Le Royaume-Uni a été le principal bénéficiaire de ces exportations, suivi de la Belgique et de l’Allemagne. Cependant, les flux en décembre dépendent fortement de la demande horaire et des fondamentaux de l’offre. Les interconnexions avec l’Italie et la Grande-Bretagne ont subi des perturbations, affectant les échanges transfrontaliers.
La dynamique actuelle du marché de l’énergie nucléaire en France souligne l’importance des facteurs externes tels que les conditions climatiques et les aléas techniques. Avec des ajustements continus dans les prévisions et la production, l’industrie nucléaire française navigue dans un environnement complexe, où la flexibilité et l’adaptation sont essentielles pour répondre aux besoins énergétiques changeants du pays et de ses partenaires européens.