L’année 2023 marque un tournant préoccupant dans la lutte mondiale pour l’amélioration de l’efficacité énergétique. Selon le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le taux de progression estimé de l’intensité énergétique pour cette année est de seulement 1,3%, comparé à 2% en 2022. Cette contre-performance est attribuée en partie à une augmentation de la demande énergétique, passant de 1,3% en 2022 à 1,7% en 2023.
Influence de l’Économie sur les Investissements
L’inflation et la hausse des taux d’intérêt devraient, selon l’AIE, réduire la croissance des investissements dans l’efficacité énergétique à 4% en 2023. Ce chiffre contraste fortement avec la moyenne de 20% observée au cours des deux années précédentes, période marquée par des plans de relance post-pandémie de Covid-19. Néanmoins, les investissements devraient atteindre plus de 620 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation significative par rapport à la période pré-pandémique.
Écart par rapport aux Objectifs Fixés
L’AIE souligne que ces résultats se situent bien en dessous des objectifs qu’elle avait fixés dans sa feuille de route du printemps dernier, visant à doubler la progression à 4% par an par rapport à 2022. Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE, rappelle l’importance cruciale de doubler les progrès en matière d’efficacité énergétique cette décennie pour maintenir l’objectif de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 degré Celsius et assurer la sécurité énergétique.
Disparités Régionales et Défis Climatiques
Le rapport met en lumière des disparités régionales notables. L’Union européenne et les États-Unis devraient enregistrer des progressions robustes de leur efficacité énergétique, entre 4 et 14%. Ces avancées s’expliquent en partie par des politiques ambitieuses en réponse à la crise énergétique due à la guerre en Ukraine et un hiver exceptionnellement doux en Europe. À l’opposé, les records de chaleur en 2023 ont entraîné une explosion de la demande en climatiseurs et des émissions associées dans des pays comme la Chine.
Malgré certains progrès régionaux, le ralentissement global de l’amélioration de l’efficacité énergétique en 2023 souligne l’urgence d’actions concertées et renforcées pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.