Le président iranien Ebrahim Raïssi a continué sa tournée en Asie du Sud, axée sur la coopération énergétique, en arrivant au Sri Lanka ce mercredi. Cependant, contrairement à la visite précédente au Pakistan, il est accompagné d’une délégation sans Ahmad Vahidi. L’absence de Vahidi, annoncée par les autorités sri-lankaises, fait suite à une notice rouge émise par Interpol à la demande de l’Argentine pour son implication présumée dans l’attentat de 1994 contre la mutuelle juive Amia à Buenos Aires.
Réactions et implications légales
Le ministre iranien de l’Intérieur, qui dirigeait la Force al-Quds lors de l’attentat qui a tué 85 personnes, est retourné en Iran avant la visite au Sri Lanka. Ce retour précipité s’est produit juste après que le gouvernement argentin a intensifié ses efforts pour son arrestation, demandant au Pakistan et au Sri Lanka de le détenir sur la base de cette notice rouge.
Inauguration d’une collaboration énergétique
Malgré les tensions, la visite de Raïssi a été marquée par l’inauguration du complexe hydroélectrique d’Uma Oya, un projet partiellement financé par l’Iran et crucial pour l’approvisionnement en eau et en énergie de la région. L’événement a vu la participation de figures politiques locales, dont le président sri-lankais Ranil Wickremesinghe, mettant en lumière la coopération continue malgré les sanctions internationales.
Impact économique et accords bilatéraux
Le projet Uma Oya, qui représente un investissement de 514 millions de dollars, a connu des retards mais témoigne des liens économiques forts entre l’Iran et le Sri Lanka. Le financement du projet a commencé avec 50 millions de dollars de la Banque iranienne de développement des exportations, et malgré les sanctions, le Sri Lanka a financé le reste, remboursant même une dette de pétrole iranien avec du thé, le principal produit d’exportation de l’île.
Cette visite est la première d’un président iranien au Sri Lanka depuis celle de Mahmoud Ahmadinejad en 2008, illustrant un effort renouvelé pour renforcer les relations bilatérales dans un contexte régional complexe et sous la surveillance de la communauté internationale en raison des implications légales et politiques liées à la présence initiale de Vahidi.