Les raffineries indépendantes de Shandong, en Chine, se préparent à une pénurie potentielle de matières premières au quatrième trimestre, alors qu’elles approchent de l’épuisement de leurs quotas d’importation de brut. Cette situation est exacerbée par une modification des règles fiscales sur la consommation, qui devrait augmenter le coût des matières premières alternatives. À partir du 1er octobre, les raffineries devront faire face à un fardeau fiscal plus lourd sur l’huile de combustible et le mélange de bitume, ce qui pourrait avoir des répercussions significatives sur leurs marges de raffinage et leur rentabilité.
Les raffineries indépendantes, qui représentent environ 18 % de la capacité de raffinage totale de la Chine, dépendent fortement de l’huile de combustible et du mélange de bitume pour produire des produits raffinés tels que le gazole et l’essence. Actuellement, ces raffineries ont une capacité de 3,4 millions de barils par jour. Les nouvelles réglementations fiscales, qui limitent la possibilité de déduire la taxe de consommation sur l’huile de combustible, pourraient rendre l’utilisation de ces matières premières économiquement non viable. Un responsable d’une raffinerie a déclaré : « L’économie d’utilisation de l’huile de combustible et du mélange de bitume comme matières premières risque de ne plus exister si cette réglementation fiscale est strictement appliquée. »
Impact des nouvelles réglementations fiscales
Les raffineries indépendantes, qui ont jusqu’à présent pu compenser la taxe de consommation sur l’huile de combustible par la taxe payée sur les produits raffinés, devront désormais supporter une partie significative de cette taxe. Actuellement, la taxe de consommation sur l’huile de combustible est de 1,2 yuan par litre, mais avec les nouvelles règles, les raffineries ne pourront compenser que 60 % de cette taxe, ce qui augmentera leurs coûts de traitement. Un autre responsable a ajouté que « les coûts de traitement de l’huile de combustible et du mélange de bitume vont augmenter, ce qui pourrait forcer les raffineries à réduire leurs importations de ces grades. »
Les raffineries qui ne disposent pas de quotas d’importation de brut se trouvent dans une situation encore plus précaire. Elles n’ont pas d’autres choix de matières premières viables, ce qui pourrait les contraindre à réduire leur production. Les marges de raffinage, qui étaient déjà sous pression, pourraient être encore plus affectées par cette nouvelle réglementation. Les données montrent que les marges de raffinage pour le traitement des bruts importés étaient d’environ 206 yuan par tonne en août, mais la rentabilité des raffineries indépendantes est de plus en plus difficile à maintenir.
Conséquences sur les importations et les quotas
Les raffineries indépendantes de Shandong ont importé 9,36 millions de tonnes d’huile de combustible au cours des huit premiers mois de l’année, un chiffre stable par rapport à l’année précédente. Cependant, les importations de mélange de bitume ont chuté de 29,8 % à 6,07 millions de tonnes. Ces deux types de produits représentent environ 20 % des importations totales de matières premières. Si les raffineries ne parviennent pas à trouver des matières premières alternatives économiquement viables, elles pourraient être contraintes de s’appuyer sur des importations de brut, ce qui épuiserait rapidement leurs quotas d’importation.
Actuellement, les raffineries qualifiées en Chine ont importé un total de 61,31 millions de tonnes de brut, laissant seulement 25,11 millions de tonnes de quotas pour le reste de l’année. Un analyste a noté qu’il y a un déficit de plus de 5,5 millions de tonnes de quotas d’importation de brut pour le reste de l’année. Cela soulève des préoccupations quant à la capacité des raffineries à maintenir leurs taux de fonctionnement au quatrième trimestre, surtout si les nouvelles règles fiscales entraînent une hausse des coûts de traitement.
Perspectives pour l’avenir
Les défis auxquels sont confrontées les raffineries indépendantes de Shandong pourraient inciter le gouvernement à allouer les quotas d’importation de brut pour 2025 plus tôt que prévu. Cela pourrait offrir un certain répit aux raffineries qui luttent pour s’adapter à la nouvelle réglementation fiscale. Cependant, la situation reste incertaine, et les raffineries devront naviguer dans un environnement de coûts accrus et de disponibilité limitée des matières premières. Les experts du secteur s’interrogent sur la viabilité à long terme de ces raffineries face à des marges de raffinage déjà serrées et à des réglementations fiscales changeantes.
Les ajustements nécessaires pour faire face à ces défis pourraient également influencer les flux de pétrole international vers la Chine. Les raffineries indépendantes jouent un rôle crucial dans l’équilibre du marché domestique et dans les importations de brut. Les décisions prises par ces raffineries dans les mois à venir auront des répercussions non seulement sur leur propre rentabilité, mais aussi sur l’ensemble du secteur pétrolier en Chine.