La raffinerie ISAB appartenant au producteur de pétrole russe Lukoil décline l’offre d’achat de Crossbridge Energy Partners. Le producteur de pétrole russe doute de la capacité de la société de capital-investissement américaine à payer la transaction. Cette décision pourrait mettre en danger des milliers d’emplois et entraîner la faillite de la raffinerie.
Embargo européen
La raffinerie ISAB de Lukoil en Sicile représente environ 20 % de la capacité de raffinage italienne. Cependant, les sanctions internationales contre la Russie ne concernent pas le producteur de pétrole russe. C’est pourquoi les fournisseurs et les banques créancières de l’ISAB se montrent méfiants à l’idée de traiter avec une entité russe.
Les dirigeants de l’Union européenne convenaient fin mai d’un embargo progressif sur le brut russe. Cette interdiction des importations par voie maritime pourrait avoir de sérieuses répercussions sur la raffinerie. Récemment, de nouvelles sanctions contre la Russie font l’objet d’annonces et entreront en vigueur le mois prochain.
Le gouvernement italien essaye de gagner du temps pour conclure la vente de la raffinerie. Il s’efforce aussi de trouver des moyens de maintenir l’entreprise en activité. Elle représente une importante source d’emplois dans la région puisqu’elle emploie environ 1.000 personnes.
Absence de financement
La raffinerie ISAB de Lukoil achète 30 à 40% de ses matières premières à la Russie. Le reste de son approvisionnement provient des marchés internationaux. Depuis l’invasion de l’Ukraine, ISAB dépend uniquement du pétrole russe car les banques créancières interrompent leur financement.
Elles cessent également de fournir les garanties nécessaires pour acheter du pétrole à des fournisseurs alternatifs. Le Financial Times ajoute que la raffinerie ISAB demande à un certain nombre de banques un financement d’environ €700 millions. Cependant, les banques hésitent à prendre ce risque.
Le journal déclare que le prêteur public SACE pourrait soutenir une partie du prêt à la raffinerie ISAB. Toutefois, le ministre italien de la Transition écologique, doit intervenir dans le débat. Il déclare qu’une nationalisation fait partie des options possibles pour la raffinerie de Lukoil basée en Sicile.