Les raffineurs européens se tournent vers des nouveaux projets d’énergies renouvelables. Que ce soit pour les utiliser directement dans leurs procédés de raffinage ou encore pour capturer les émissions produites, on peut observer l’augmentation progressive de ces projets. La majorité concerne la bio-énergie, l’hydrogène renouvelable, le carburant durable à aviation (SAF) ou encore le captage de carbone.
Les raffineurs et l’hydrogène renouvelable
Le géant anglo-néerlandais Shell annonce sa décision finale d’investissement dans un nouveau projet. Celui-ci consiste en la construction d’un site d’hydrogène renouvelable. Avec une production par électrolyse de 200 MW, cette centrale sera la plus grande en Europe. Située à Rotterdam, elle sera complètement opérationnelle d’ici 2025.
L’usine produira 60.000 kg/jour d’hydrogène renouvelable. Shell compte alimenter sa centrale grâce à un parc éolien actuellement en construction. Ce dernier sera doté d’une capacité de production de 759 MW.
L’hydrogène renouvelable servira en partie à remplacer l’hydrogène polluant actuellement utilisé dans la raffinerie de Pernis de Shell. Avec cet hydrogène renouvelable, Shell espère donc partiellement décarboner ses activités.
Neste, une compagnie finlandaise de raffinage, annonce également un nouveau projet d’hydrogène renouvelable. Cette nouvelle aura une capacité de production de 8.000 mt/an. Cet hydrogène servira pour sa raffinerie de Porvoo, produisant du diesel certains produits comme du plastique. En plus de cela, Neste compte aménager un site de captage de carbone, pouvant capter jusqu’à 400.000 mt/an de CO2.
Bioénergie
De multiples acteurs cherchent à augmenter le rôle des diverses sources de bio-énergies. TotalEnergies, par exemple, compte intégrer l’utilisation de biocarburants dans sa raffinerie d’Antwerp. Cette dernière, une des plus grandes raffineries en Europe, produit du diesel, de l’essence, du kérosène, mais aussi des produits chimiques de base. Le biocarburant proviendra majoritairement d’huile de cuisson et de graisse animale.
Neste et sa raffinerie de Porvoo vont également incorporer des biocarburants, cette fois en utilisant des résidus forestiers.
En outre, Türpas vient d’annoncer la production de biocarburants à partir de résidus végétaux et huiles animales. Grâce à cela, Türpas compte pouvoir transformer jusqu’à 8.300 barils de résidus par jour en carburant durable à aviation (SAF) et en diesel.
Shell rejoint également cette tendance avec un nouveau projet. La compagnie cherche à faire construire une nouvelle centrale à Rotterdam. Celle-ci servira à produire 820.000 mt/an de biocarburants. La majorité de ce carburant sera ensuite utilisée pour la production de SAF et de diesel. Ce projet devrait être terminé et opérationnel d’ici 2024.
L’ambition de Shell est de pouvoir continuer la production de ces carburants traditionnellement polluants, mais de façon renouvelable.
SAF
Le développement de carburant durable à aviation (SAF) semble aussi être un enjeu majeur chez les raffineurs. Au Royaume-Uni, le gouvernement décarboner le secteur de l’aviation. Il ambitionne d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Pour cela, il prévoit la construction de 5 usines de SAF dans le pays. La construction de toutes ces usines devrait débuter avant 2025.
D’autres pays comme le Portugal investissent aussi de plus en plus dans le SAF. Le pays européen va aménager P2X-Portugal, un site de production de SAF à échelle industrielle. Ce projet de 600 millions d’euros est prévu pour 2023.