Quel prix pour le GNL ?

Alors que les marchés du gaz et du GNL sont fortement perturbés, se pose la question des choix qui s'offrent aux acheteurs de GNL.

Partager:

Abonnez-vous pour un accès illimité à toute l'actualité du secteur de l'énergie.

Plus de 150 articles et analyses multisectorielles chaque semaine.

À moins de 3/semaine*

*Engagement annuel

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les marchés du gaz et du GNL sont fortement perturbés. Celle-ci offre de belles opportunités aux fournisseurs de GNL. De fait, ils peuvent récupérer les marchés auparavant contrôlés par la Russie et profiter de la flambée des prix.

Néanmoins, au vu du contexte actuel, se pose la question des prix du GNL. Comment les différents acteurs du marché européens parviennent à obtenir du gaz à des prix compétitif à moyen terme?

Vers une réduction du nombre de producteurs de GNL

Le nombre d’acteurs capables de produire du GNL à grande échelle se réduit. Toutefois, le Qatar reste un leader mondial.

Le Qatar, leader du marché du GNL

De plus, l’émirat consolide sa place sur la scène internationale notamment grâce à l’expansion de North Field East. Il s’agit du plus grand projet GNL de l’histoire de l’industrie, d’ici 4 ans, il fournira quelque 32 mmtpa.

En outre, les coûts unitaires figureront parmi les plus bas du marché, tout comme les émissions de carbone. De fait, le Qatar mise sur l’énergie solaire et le CCS. Ainsi, au cours des 30 prochaines années, le GNL issu de North Field East devrait être compétitif économiquement mais aussi écologiquement.

Toutefois, au vu du contexte, il pourrait s’agir de l’un des derniers projets de ce type. De fait, les projets de développement de GNL conventionnel ne sont plus forcément en adéquation avec les stratégies des groupes pétroliers. Ces derniers se tournent de plus en plus vers des projets demandant une approche progressive et modulaire des investissements. Parmi les développeurs, certains semblent plus à même d’en profiter. C’est le cas des développeurs américains qui sont en mesure d’exploiter les ressources de schiste sans investissements en amont.

Le Qatar et les États-Unis devraient se partager l’essentiel du marché

Ainsi, le Qatar et les États-Unis devraient dominer l’approvisionnement en GNL. Aujourd’hui, l’Australie est également un exportateur important de GNL. Néanmoins, le pays peine à suivre le rythme imposé par le Qatar et les États-Unis. D’autres nations ont eu l’occasion de s’immiscer dans ce cercle d’exportateurs de GNL. C’est le cas de la Russie et du Mozambique. Cependant, l’invasion de l’Ukraine par la Russie compromet cette ambition. De con côté, le Mozambique doit faire face au terrorisme qui se développe dans le pays depuis 2019 et qui bloque les différents projets de GNL.

Ainsi, le Qatar et les États-Unis se partagent le marché mondial du GNL et leur part combinée devrait encore croître dans les décennies à venir. Aujourd’hui, elle s’élève à 39% mais celle-ci devrait atteindre 50% en 2030. Doha et Washington prévoient d’augmenter leurs exportations de GNL. Ils ambitionnent d’ajouter environ 127 mmtpa de GNL supplémentaires d’ici la fin de la décennie, soit 71% de la croissance de la demande.

Face à cette tendance, les importateurs de GNL ont tout intérêt à s’inquiéter d’une telle domination. Ainsi, ils devraient trouver des alternatives et soutenir le développement d’autres options.

Le prix du GNL, une priorité pour les acheteurs

Le prix reste une priorité pour les importateurs de GNL. Néanmoins, il est de plus en plus difficile d’obtenir du GNL à un prix approprié. D’autant plus que la réglementation européenne s’accompagne de contraintes pour les acheteurs européens. La réglementation impose que les prix soient fixés sur la base d’indices sport. Ainsi, les acheteurs européens se voient forcer de renégocier les anciens contrats.

Les exportations de gaz russe, via gazoducs, vers l’Europe ont permis de maintenir les prix au comptant à des niveaux relativement bas. D’ailleurs, ceux-ci étaient inférieurs aux prix des contrats du Henry Hub et à ceux du pétrole. Néanmoins, la guerre en Ukraine vient fortement perturber les marchés du gaz.

De fait, les prix spot flambent. Ils sont désormais les plus élevés des trois. Actuellement, le TTF spot s’évalue à 30$/mmbtu. Ceci correspond à près de 4 fois la moyenne des dernières années. Ainsi, les acheteurs cherchent des alternatives permettant de réduire les coûts.

Acheter du GNL américain?

Les cargaisons américaines de GNL pourraient être livrées en Europe pour 14$/mmbtu. Elles sont alors moins coûteuses que celles liées au TTF spot, alors que les prix du Henry Hub sont actuellement élevés (8$/mmbtu). Cependant, le GNL américain pourrait ne pas être une solution miracle.

De fait, la capacité américaine de GNL est d’ores et déjà épuisée. De plus, les contrats au prix du Henry Hub ne sont disponibles que pour les projets pré-FID. Les volumes supplémentaires proviennent de projets récemment approuvés, ou qui le seront bientôt. Ainsi, ils ne sont pas accessibles aux acheteurs de GNL avant 2025 si ce n’est 2026. De surcroît, des contrats à long terme seront obligatoires. Ceux-ci devront être signés pour une durée minimale de 15 ans.

Quid des contrats liés au pétrole ?

Les contrats de GNL liés au pétrole sont de plus en plus chers. Pour un contrat débutant aujourd’hui, le taux s’élève à quelque 20$/mmbtu alors que le Brent se vend à 120$/baril. On observe alors une indexation de 17% sur le Brent, ce qui correspond à une hausse de 50% par rapport aux contrats signés l’année dernière.

Ainsi, les entreprises allemandes se tournent vers le Qatar. Toutefois, elles devront probablement signer des contrats de 10 ans et à des prix 50% plus importants que ceux d’il y a un an.

Quelles perspectives face à la flambée des prix ?

Il semble que les marchés du gaz sont face à une réelle révolution. L’ère du gaz bon marché paraît bien loin. De plus, la politique énergétique menée par l’Europe semble vouloir se détourner des contrats à moyen terme. Ainsi, les dirigeants européens devront sans doute rallonger la durée des contrats.

Toutefois, les analystes estiment que les prix du GNL finiront par baisser. Les prix du GNL spot pourraient diminuer en 2026 avec la mise en service de la nouvelle offre. Mais des incertitudes persistent, notamment concernant la Russie. En outre, il y a un risque de bulle de GNL. Ainsi, plus les prix élevés durent dans le temps et plus les risques d’une bulle de GNL augmentent. Or, un effondrement des prix au comptant déboucherait sur une nouvelle flambée des prix du Henry Hub et des contrats liés au pétrole.

Ainsi, les acheteurs sont inquiets. Ils s’efforcent alors à constituer un portefeuille à faible risque. Celui-ci doit être compétitif en termes de prix. Néanmoins, il s’agit d’une tâche extrêmement difficile au vu du contexte actuel.

Les entreprises devraient alors revenir à l’essentiel. Il est nécessaire que les services publics, mais aussi les négociants, trouvent un juste équilibre entre les contrats du Henry Hub et les contrats liés au pétrole. La diversification des portefeuilles semble ainsi être le choix le moins risqué.

Symbion engage 700 M $ pour une centrale au méthane conditionnée à l’accord de paix DRC-Rwanda

Symbion Power annonce un investissement de 700 M $ pour une centrale de 140 MW sur le lac Kivu, soumis à l’application intégrale du cessez-le-feu signé entre la République démocratique du Congo et le Rwanda.

Le FSRU d’Alexandroupolis redémarre à capacité réduite sur un marché régional en recomposition

Après un arrêt technique prolongé, le terminal flottant grec reprend ses opérations à 25 % de capacité, avec des capacités réservées quasi saturées et un rôle accru dans l’export vers l’Europe du Sud-Est.

Santos prolonge l’exclusivité d’ADNOC malgré les obstacles réglementaires majeurs

Le géant gazier australien étend jusqu'au 22 août la période de due diligence pour l'offre de 18,7 milliards de dollars du consortium émirati, tandis que les inquiétudes sur la sécurité énergétique nationale persistent.
en_1140100825540-2

AMIGO LNG confie à COMSA Marine un contrat EPC pour ses installations maritimes au Mexique

AMIGO LNG a attribué à COMSA Marine le contrat d’ingénierie et de construction de ses infrastructures maritimes à Guaymas, dans le cadre de son terminal d’exportation de gaz naturel liquéfié de 7,8 MTPA.

Petrus Resources augmente sa production trimestrielle malgré la baisse des prix

Petrus Resources enregistre une hausse de 3% de sa production au deuxième trimestre 2025, tout en réduisant ses coûts d’exploitation et en maintenant ses prévisions annuelles de production et d’investissement.

Mozambique : TotalEnergies face au dilemme sécuritaire avant la relance du projet GNL

Les attaques jihadistes au Cabo Delgado ont déplacé 59 000 personnes en juillet, menaçant le redémarrage du projet gazier de 20 milliards de dollars prévu pour août 2025.
en_1140100836540

Mexique : les exportations gazières américaines peinent sous la pression infrastructurelle et climatique

Les flux gaziers transfrontaliers reculent de 7,3 à 6,9 milliards de pieds cubes par jour entre mai et juillet, révélant des vulnérabilités structurelles majeures du système énergétique mexicain.

La mer Noire défie les obstacles financiers pour devenir le hub gazier de l’Europe

Les découvertes géantes transforment la mer Noire en alternative au gaz russe, malgré des défis techniques colossaux liés à l'hydrogène sulfuré et aux tensions géopolitiques ukrainiennes.

ISRAËL : NewMed Energy conclut un accord gazier historique de 35 milliards $ avec l’Égypte jusqu’en 2040

Le groupe israélien NewMed Energy a signé un contrat d’exportation de gaz naturel d’une valeur de 35 milliards $ avec l’Égypte, portant sur 130 milliards de mètres cubes livrés d’ici 2040.
en_114080852540

TotalEnergies cède pour 500 mn USD deux blocs stratégiques de Vaca Muerta à YPF

TotalEnergies a conclu la vente de sa participation de 45 % dans deux concessions d’hydrocarbures non conventionnels à YPF en Argentine pour 500 mn USD, marquant une étape clé dans la gestion de son portefeuille en Amérique du Sud.

Recon remporte un contrat de 5,85 mn USD pour moderniser un champ gazier majeur en Asie centrale

Recon Technology a obtenu un contrat de 5,85 mn USD visant à moderniser l’automatisation d’un important champ gazier en Asie centrale, confirmant sa stratégie d’expansion hors de Chine dans les services de maintenance du secteur gazier.

INPEX boucle l’attribution des contrats FEED pour Abadi LNG, une étape clé en Indonésie

INPEX a finalisé l’attribution de tous les lots FEED pour le projet Abadi LNG dans le bloc Masela, visant 9,5 millions de tonnes de production annuelle et impliquant plusieurs consortiums internationaux.
en_114060859540

ONEOK affiche des résultats en hausse et investit dans la croissance au deuxième trimestre 2025

ONEOK publie un bénéfice net de $841mn au deuxième trimestre 2025, soutenu par l’intégration des acquisitions EnLink et Medallion et une hausse des volumes dans les Rocheuses, tout en maintenant ses objectifs financiers pour l’année.

Archrock enregistre une forte hausse de revenus et ajuste ses perspectives pour 2025

Archrock annonce une progression marquée de ses revenus et de son bénéfice net au deuxième trimestre 2025, tout en relevant ses prévisions financières annuelles après l’acquisition de Natural Gas Compression Systems, Inc.

Commonwealth LNG attribue à Technip Energies un contrat EPC pour un projet gazier majeur aux États-Unis

Commonwealth LNG engage Technip Energies pour la conception, l'approvisionnement et la construction de son terminal de gaz naturel liquéfié de 9,5 mn de tonnes par an en Louisiane, marquant une étape significative pour le secteur gazier américain.
en_114050839540-2

Saudi Aramco et Sonatrach abaissent de 5 à 10 % leurs prix du GPL en août

Saudi Aramco et Sonatrach ont annoncé une baisse de leurs prix officiels de vente pour le gaz de pétrole liquéfié en août, reflétant l’évolution de l’offre mondiale et une demande plus faible sur les marchés internationaux.

Santos engage jusqu’à 20 PJ de gaz naturel pour ENGIE avec Narrabri

Santos prévoit de fournir à ENGIE jusqu'à 20 pétajoules de gaz par an depuis Narrabri, sous réserve d’une décision finale d’investissement et d’accords définitifs sur ce projet évalué à $2.43bn.

La Malaisie engage 150bn USD pour ses achats technologiques et gaziers aux États-Unis

La Malaisie prévoit d’investir jusqu’à 150bn USD sur cinq ans dans les équipements technologiques et le gaz naturel liquéfié américains, dans le cadre d’un accord visant à ajuster les flux commerciaux et alléger les droits de douane.
en_114050832540

Equinor relance le terminal Hammerfest LNG après trois mois d’arrêt technique

La remise en service du site norvégien Hammerfest LNG par Equinor intervient après plus de trois mois d’interruption, consolidant l’approvisionnement européen en gaz naturel liquéfié.

Orca Energy Group engage trois arbitrages internationaux contre la Tanzanie sur un projet gazier à 1,2 milliard USD

Orca Energy Group et ses filiales ont lancé des procédures d’arbitrage contre la Tanzanie et Tanzania Petroleum Development Corporation, contestant la gestion et l’avenir du projet gazier Songo Songo, valorisé à 1,2 milliard USD.

Poursuivez votre lecture en choisissant l’une des options

Compte gratuit

Accès membres

Consent Preferences