QatarEnergy a conclu un accord pour l’acquisition de 27 % d’intérêt dans le bloc North Cleopatra, situé en mer Méditerranée au large des côtes égyptiennes. L’opération a été officialisée par un communiqué de la compagnie le 5 octobre. Le bloc reste opéré par Shell, qui conserve 36 % des parts, tandis que Chevron détient également 27 %, aux côtés de la société publique égyptienne Tharwa Petroleum Company, avec 10 %. L’accord est en attente de validation réglementaire par les autorités égyptiennes.
Une zone d’intérêt stratégique en Méditerranée
Le bloc offshore North Cleopatra couvre une superficie de plus de 3 400 km² dans le bassin d’Hérodote, avec des profondeurs d’eau atteignant 2 600 mètres. Cette zone bénéficie d’un fort potentiel gazier depuis la découverte du champ Zohr en 2015, situé à proximité et considéré comme l’un des plus vastes gisements découverts en Méditerranée.
L’entrée de QatarEnergy dans le projet intervient alors que l’Égypte renforce ses efforts d’exploration offshore. Depuis 2021, plusieurs appels d’offres ont permis la signature de nouveaux contrats, dont une série en 2025 pour un montant cumulé de $340mn. Ces engagements incluent le forage d’une dizaine de puits dans le delta du Nil et en Méditerranée, avec la participation d’acteurs internationaux majeurs comme BP, Eni, Shell et l’Egyptian Natural Gas Holding Company (EGAS).
Une stratégie d’expansion multirégionale
QatarEnergy, société nationale du Qatar, accélère sa stratégie d’expansion internationale à travers des prises de participation ciblées en Afrique et en Méditerranée orientale. En Égypte, cette opération s’ajoute à sa présence sur le bloc North El-Dabaa en partenariat avec Chevron, ainsi que sur les blocs North Marakia et Cairo Offshore en coopération avec ExxonMobil.
Sur le continent africain, QatarEnergy a récemment acquis 24 % du bloc 3B/4B en Afrique du Sud, 40 % dans le bloc C-10 en Mauritanie, et 35 % dans le bloc Nzombo au Congo. En Namibie, la société a renforcé sa position dans le bloc 2913B à la suite de découvertes de brut en 2022.
Un objectif de sécurité énergétique pour l’Égypte
Les autorités égyptiennes cherchent à compenser le déclin naturel des champs gaziers matures et à garantir les volumes exportés depuis les terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL) de Damiette et Idku. Ces infrastructures représentent un pilier de la stratégie énergétique nationale, avec des enjeux économiques et géopolitiques majeurs dans le contexte actuel du marché gazier international.