Le ministre d’État aux Affaires énergétiques et président-directeur général de QatarEnergy, Saad Sherida Al-Kaabi, a confirmé que la production de gaz naturel liquéfié (GNL) aux États-Unis commencera d’ici la fin de l’année, tandis que l’expansion du champ gazier North Field East au Qatar démarrera mi-2026. Ces déclarations ont été faites lors du Qatar Economic Forum 2025, organisé à Doha, où les perspectives de l’approvisionnement énergétique mondial ont été largement discutées.
Une stratégie d’expansion internationale pilotée depuis Doha
Al-Kaabi a rappelé l’ampleur des investissements gaziers de l’entreprise, soulignant l’importance d’un prix du baril situé entre 70 $ et 80 $ pour maintenir la production actuelle. « Sans investissements supplémentaires, cela sera préjudiciable et entraînera des pénuries », a-t-il déclaré lors d’un échange avec Ryan Lance, président-directeur général de ConocoPhillips. Le dirigeant qatari a également insisté sur la croissance démographique mondiale, estimant que l’accès à l’électricité restait un enjeu pour un milliard de personnes.
QatarEnergy détient actuellement des droits d’exploration sur de nombreux blocs à travers le monde, avec une participation active dans de nouveaux projets. Al-Kaabi a souligné que cette démarche était une priorité stratégique de long terme pour renforcer la sécurité énergétique globale. Il a également mentionné que l’entreprise ne craignait pas un excédent d’offre dans le marché mondial du GNL.
Cap sur la logistique et la montée en puissance commerciale
L’entreprise prévoit de produire jusqu’à 160 millions de tonnes de GNL par an, en incluant ses opérations américaines. QatarEnergy Trading, créée récemment, négocie déjà environ 10 millions de tonnes en contrats physiques. La flotte de l’entreprise s’élève à 70 méthaniers, avec une commande additionnelle de 128 navires dans les prochaines années, afin de soutenir l’essor des activités de négoce.
Par ailleurs, Al-Kaabi a évoqué les relations commerciales croissantes avec la Chine et l’Inde, principaux clients du GNL qatari. Selon lui, les discussions sont en cours avec ces deux pays pour augmenter les volumes. Il a rappelé que la Chine est le plus grand acheteur de GNL qatari, une relation qualifiée de stratégique.
Des partenariats renforcés avec les États-Unis
Al-Kaabi a mis en avant les partenariats énergétiques américano-qataris, notamment le projet Golden Pass LNG export et la coentreprise dans la pétrochimie du Golden Triangle, qui abritera le plus grand craqueur d’éthane au monde. À propos des accords signés lors de la récente visite du président Donald Trump au Qatar, il a affirmé que les décisions d’investissement, notamment dans l’aérien, avaient été prises sur des bases purement commerciales.
« Nous avons signé plusieurs accords. En tant que président de Qatar Airways, nous avons lancé un appel d’offres pour élargir notre flotte. Boeing nous a proposé l’offre la plus compétitive, plus avantageuse qu’Airbus », a-t-il déclaré.