Proparco, filiale de l’Agence française de développement (AFD) dédiée au financement du secteur privé, a officialisé un investissement en fonds propres dans le parc éolien Kipeto, d’une capacité installée de 100 mégawatts (MW), situé dans le comté de Kajiado au sud du Kenya. L’opération a été annoncée le 12 novembre, sans précision sur le montant engagé.
L’investissement a été réalisé en cofinancement avec le Meridiam Infrastructure Africa Fund II, un véhicule du gestionnaire français d’actifs Meridiam, qui détient la majorité du capital du projet depuis 2023. Cette participation vient consolider la structure financière du parc, classé deuxième plus grande centrale éolienne du pays.
Une infrastructure stratégique dans le mix électrique kényan
Le parc éolien de Kipeto est composé de 60 turbines fournies par General Electric (GE) et produit environ 432 gigawattheures (GWh) d’électricité par an. Il alimente le réseau national via un contrat d’achat d’électricité signé en 2016 avec Kenya Power and Lighting Company (KPLC) d’une durée de vingt ans. Le site, selon les opérateurs, couvre l’équivalent de la consommation annuelle de 250 000 foyers.
Construit en vingt-quatre mois, le projet comprend également une ligne de transmission de 17 kilomètres. L’initiative a été lancée en 2008 par la société kényane Craftskills, qui détient encore 12 % du capital, le solde étant contrôlé depuis décembre 2023 par Meridiam après une cession de parts de l’investisseur britannique Actis.
Un soutien financier inscrit dans une stratégie régionale
Cette opération s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la présence française dans les projets énergétiques africains. Proparco indique avoir engagé 1 284 mn € ($1.38bn) en 2024 sur le continent, représentant 47 % de son portefeuille annuel.
L’ambassadeur de France au Kenya a qualifié ce projet de « symbole de coopération énergétique bilatérale », dans un contexte où le Kenya cherche à porter la part des énergies renouvelables à 100 % dans son mix électrique d’ici 2030. Le pays s’appuie déjà sur la géothermie, l’hydroélectricité et, de manière croissante, l’éolien, qui représentait 14 % de la production électrique en 2023.