Les contrats à terme sur le pétrole brut étaient en hausse dans les échanges asiatiques en milieu de matinée. Les deux indices de référence récupèrent ainsi de leurs pertes après avoir plongé de plus de 5 % dans la nuit. De nouvelles préoccupations concernant la demande mondiale de pétrole ont perturbé le marché.
Des prix du pétrole peu stables
À 10 h 28, heure de Singapour, le contrat à terme ICE Brent juin était en hausse de 75 cents/b (0,7 %) par rapport à la clôture précédente à 108 $/b. Le contrat NYMEX mai light sweet crude était en hausse de 69 cents/b (0,67 %), à 103,25 $/b. Après quatre jours de hausse les prix du pétrole étaient probablement prêts à prendre des bénéfices. Cela a contribué à la chute de 5,2 % des deux références au cours de la nuit, selon des sources industrielles.
Les analystes de S&P Global ont également déclaré que les préoccupations relatives à la demande avaient été soulevées. Le Fonds Monétaire International a revu à la baisse ses prévisions de croissance mondiale. Il justifie cette prévision par le conflit en Ukraine et son impact sur l’économie mondiale.
Brian Martin et Daniel Hynes, analystes chez ANZ Research, s’expriment dans une note datée du 20 avril :
« La reprise des fermetures en Chine, la hausse des rendements et la révision à la baisse de la croissance économique ont mis les prix des matières premières sous pression ».
Ainsi, le FMI dans ses Perspectives de l’économie mondiale publiées le 19 avril, a abaissé ses prévisions de croissance mondiale pour 2022 et 2023 à 3,6 %. Cette prévision marque une révision à la baisse de 0,8 point de pourcentage par rapport aux prévisions de janvier. Néanmoins, les marchés pétroliers ont continué de constater une détérioration des fondamentaux, limitant ainsi toute baisse des prix.
Des perturbations multiples
Comme nous l’avons évoqué, les perturbations viennent d’une part du conflit en Ukraine. À titre d’exemple, la Libye a déclaré la force majeure sur les exportations de brut de Marsa el-Brega le 19 avril. Peu avant, le pays avait déclaré la force majeure sur les exportations de pétrole de Mellitah ainsi que sur les exportations du port pétrolier de Zueitina.
Le pays aurait perdu plus de 500 000 b/j de production de brut en raison de la fermeture des ports et des champs. Des sources de S&P Global précisent que cette situation ajoute aux difficultés financières du pays déjà déchiré par le conflit. Les analystes de S&P Global se sont penchés sur la situation en Lybie.
Selon eux :
« Les risques de perturbation proviennent également d’une myriade de milices bien armées, qui ne répondent à aucun gouvernement et pourraient profiter de l’instabilité politique pour promouvoir leurs propres intérêts. Les risques sont biaisés à la baisse pour notre prévision de l’offre de brut libyen à 1 million de b/j en 2022 ».
Par ailleurs, aux États-Unis, le prélèvement dans les stocks de brut dépasse toutes prévisions. Selon l’American Petroleum Institute, les stocks ont enregistré un prélèvement de 4,5 millions de barils. Les prévisions au 18 avril faisaient état d’un probable prélèvement de 800 000 barils.
Les chiffres en détail
Les swaps de brut de Dubaï et les écarts intermensuels étaient en baisse en milieu de matinée en Asie le 20 avril. Le swap de Dubaï de juin était fixé à 101,14 $/b à 10 heures, heure de Singapour, en baisse de 3,73 $/b (3,56 %) par rapport à la clôture du marché asiatique du 19 avril.
L’écart intermensuel du swap de Dubaï pour mai-juin était fixé à 1,72 $/b à 10 heures, en baisse de 33 cents/b sur la même période, et l’écart intermensuel pour juin-juillet était fixé à 1,47 $/b, en baisse de 36 cents/b. Enfin, l’EFS juin Brent-Dubaï était fixé à 6,30 $/b, en baisse de 1,21 $/b.