Les prix du pétrole se stabilisaient lundi, pris entre les tensions grandissantes sur le marché et les mesures de relance de l’économie chinoise jugées insuffisantes, quand le gaz européen sursautait à nouveau, poussé par les menaces de grève en Australie.
Perspectives mitigées pour les prix de l’énergie : Tensions entre la demande américaine et les inquiétudes économiques chinoises
Vers 15H20 GMT (17H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, prenait 0,21% à 84,98 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en septembre, gagnait 0,37% à 81,56 dollars. Les cours, « initialement aidés par le ton plus positif des marchés boursiers » plus tôt dans la séance, ont perdu leur élan, commente Michael Hewson, de CMC Markets. « La perspective d’un ralentissement en Chine compense la perspective de marchés plus tendus », poursuit-il.
D’un côté, « la demande semble augmenter aux Etats-Unis, ce que la baisse des niveaux de stocks du pays confirme, et les attentes d’une baisse de la production de l’Arabie saoudite et de la Russie » poussent les prix vers le haut, expliquent les analystes d’Energi Danmark. Mais de l’autre, les inquiétudes quant à l’état de santé de la Chine, premier pays importateur de brut au monde, plafonnent les gains du pétrole.
L’économie du pays est scrutée par les investisseurs, étant liée au niveau de la demande. Lundi, la Chine a décidé de réduire de 3,55% à 3,45% le taux d’intérêt à un an pour relancer l’économie en tablant sur davantage de prêts aux particuliers et entreprises. Le taux d’intérêt à 5 ans a été maintenu stable à 4,2%. Pour John Evans, analyste chez PVM Energy, « il est peu probable que ce léger assouplissement renforce la confiance » des investisseurs et porte les actifs à risque.
Pression sur les prix du gaz en Europe : Des grèves potentielles dans les installations de GNL australiennes menacent l’offre mondiale
Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, évoluait sans direction claire, à 40,95 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir grimpé jusqu’à 42,90 euros le MWh.
« Les prix européens du gaz augmentent à nouveau (…) alors que les grèves dans les installations de GNL (gaz naturel liquéfié, ndlr) australiennes deviennent plus probables, avec un risque de resserrement de l’offre mondiale », commentent les analystes de DNB.
Les prix du gaz avaient déjà flambé mi-août à la suite de l’appel à la grève sur les plateformes offshore de gaz naturel liquéfié de Woodside dans l’Ouest australien. Un débrayage « pourrait commencer (…) dès le 2 septembre si aucun accord n’est trouvé dans les négociations salariales avec Woodside Energy », précisent les analystes de DNB.
De nouvelles discussions devraient avoir lieu mercredi. Si la demande estivale européenne de gaz naturel reste faible et les stocks élevés (les réserves de gaz de l’UE sont remplies à 90%), les analystes craignent que les acheteurs asiatiques en manque de GNL se reportent sur le marché européen, faisant monter la demande et les prix.