Le mécanisme de plafonnement des prix de l’électricité en Espagne et au Portugal a été prolongé jusqu’à la fin de l’année 2023. Cette décision a été annoncée par le gouvernement espagnol le 28 mars 2023. L’accord a été conclu entre l’Espagne, le Portugal et la Commission européenne et est appelé « exception ibérique ». Cette mesure, qui devait initialement s’achever fin mai, sera prolongée de sept mois supplémentaires jusqu’à la fin décembre 2023.
Les raisons qui ont conduit à la mise en place de cette mesure n’ont pas changé, selon l’exécutif de Pedro Sanchez. En effet, en juin 2022, Madrid et Lisbonne avaient obtenu l’aval de Bruxelles pour sortir du système tarifaire européen en raison de leur manque d’interconnexions avec le reste de l’Union européenne, qui pénalise leurs consommateurs. Le mécanisme de plafonnement des prix du gaz utilisé dans la production d’électricité a permis une économie de près de 5 milliards d’euros, selon le gouvernement espagnol.
Le seuil de déclenchement de cette mesure, qui est actuellement de 55 euros par MWh, sera toutefois relevé à 65 euros en décembre. Le gouvernement espagnol n’exclut pas la possibilité de prolonger cette mesure au-delà de décembre 2023. En janvier 2023, le gouvernement avait exprimé son souhait d’une prolongation jusqu’à fin 2024 au moins.
Le prix de l’électricité est fixé sur les marchés européens par le principe du « coût marginal », qui implique de prendre comme référence le prix de la dernière capacité de production utilisée pour équilibrer le réseau, c’est-à-dire actuellement celui des centrales à gaz. Ce système est accusé de doper les prix et plusieurs pays souhaitent le réformer, à l’image de l’Espagne, de la France et de l’Italie. D’autres États, comme l’Autriche et les Pays-Bas, préfèrent tabler sur la libre concurrence ou un renforcement des interconnexions de réseaux sur le continent pour faire baisser les prix.
La Commission européenne a proposé il y a deux semaines des pistes pour réformer le marché européen de l’électricité sans le restructurer fondamentalement, en recourant à des contrats énergétiques de long terme pour les énergies décarbonées afin de protéger les consommateurs de la volatilité des prix et encourager les investissements dans les renouvelables et le nucléaire. Cette proposition est une alternative aux réformes proposées par certains États membres de l’Union européenne.