L’Espagne et le Portugal sont parvenus mardi à un accord avec la Commission européenne pour faire baisser le prix de l’électricité dans la péninsule ibérique, en vertu d’un régime dérogatoire leur permettant de le dissocier de celui du gaz.
« Nous sommes parvenus à un accord politique avec la Commission », a annoncé la ministre espagnole de la Transition écologique, Teresa Ribera, lors d’une conférence de presse à Bruxelles avec son homologue portugais José Duarte Cordeiro.
Ainsi, cet accord, qui devrait entrer en vigueur dans les prochains jours, va permettre de « renforcer la protection des consommateurs » espagnols et portugais, « qui ont un niveau d’exposition plus élevé à l’évolution du marché de gros », a-t-elle poursuivi.
Un accord pour faire baisser le prix de l’électricité
L’Union européenne avait autorisé fin mars l’Espagne et le Portugal à prendre des « mesures exceptionnelles » pour réduire le prix du gaz utilisé pour produire de l’électricité et alléger la facture énergétique des ménages, particulièrement élevée dans ces deux pays.
La mesure dérogatoire, validée, prend en compte la situation particulière des deux pays. De fait, ils ont « des bouquets énergétiques composés en majorité d’énergies renouvelables. De plus, ils comptent très peu d’interconnexions avec le marché européen », selon la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.
Les discussions durent depuis un mois. L’accord permettra « de dissocier la formation du prix de l’électricité » de celui « du gaz ». En outre, il pourra être appliqué pendant « une durée de 12 mois », a souligné José Duarte Cordeiro. Il permettra de plafonner dans un premier temps à 40 euros par mégawatt-heure le prix du gaz utilisé dans la production d’électricité, avec un objectif moyen de 50 euros sur les 12 prochains mois. « Si les prix du gaz restent très élevés, les gains obtenus seront très importants », a insisté le ministre.
Les prix du gaz naturel sur le marché de gros tournent actuellement autour de 90 euros le mégawatt-heure. Le coût de l’énergie a connu une forte hausse ces derniers mois en Espagne et au Portugal en raison des règles du marché européen de l’électricité, qui obligent les producteurs à vendre leur énergie au prix de la technologie la plus chère, c’est-à-dire actuellement celle des centrales à gaz.
Madrid et Lisbonne bataillaient contre ce système, jugé inadapté à la réalité énergétique de la péninsule ibérique. Mais plusieurs pays européens étaient hostiles à une réforme, disant redouter l’impact d’un tel dispositif sur la concurrence au sein de l’UE.