Un programme de crédits d’impôt mis en place en Italie pour inciter les ménages à rénover leurs logements a coûté plus cher que prévu aux finances publiques.
Les déficits publics révisés à la hausse
Les déficits des trois dernières années ont été révisés à la hausse, notamment à cause du dispositif baptisé « superbonus », lancé en mai 2020, qui a coûté jusqu’ici 61,2 milliards d’euros aux caisses de l’Etat. Les ménages italiens ont largement souscrit à ce mécanisme qui permettait à l’Etat de prendre en charge 110% du coût des travaux de rénovation énergétique. Les crédits d’impôt devaient être comptabilisés dans les budgets des Etats au moment où ils sont accordés et non plus quand ils auront un impact réel sur les recettes fiscales, ce qui a entraîné un dérapage des déficits publics. Les estimations budgétaires avaient tablé sur un coût total de 72,3 milliards d’euros, d’où un trou de 37,7 milliards d’euros. Le déficit public est passé à 8% du produit intérieur brut (PIB) en 2022, alors que le gouvernement de Giorgia Meloni comptait le ramener à 5,6%.
Un « trou » budgétaire important
Le gouvernement italien a dû se plier à une nouvelle réglementation d’Eurostat sur les crédits d’impôt publiée à la mi-février, et a donc mis un terme à la cession des crédits d’impôt, qui ne seront donc plus négociables et ne pourront plus être encaissés. Cette mesure fait partie des efforts du gouvernement pour maîtriser les déficits publics et éviter que la dette publique, déjà très élevée, ne s’envole davantage. Le ratio de la dette publique devrait cependant sensiblement baisser en 2023, à 144,6% du PIB, contre 150,3% en 2021, prévoit le gouvernement.
Un effet limité en 2023
Le « superbonus » a été lancé en mai 2020 pour stimuler l’économie italienne après la récession engendrée par la pandémie de coronavirus. Les travaux allaient de l’isolation thermique aux panneaux solaires en passant par le remplacement des fenêtres. Le dispositif a été victime de son succès, les ménages italiens se sont rués sur les crédits d’impôt. Le gouvernement a limité les subventions dans le budget 2023, en réduisant le « superbonus » de 110% à 90% et en le soumettant à des conditions de ressources. Les effets sur le déficit public devraient être « limités » cette année, dans la mesure où le « superbonus » a été revu à la baisse. La croissance économique de l’Italie est meilleure que prévu, ce qui devrait également contribuer à limiter les effets sur le déficit public.