Pressions américaines et équilibre des marchés : l’OPEP+ face aux demandes de Trump

L’administration Trump multiplie les pressions sur l’OPEP pour augmenter sa production de pétrole. Entre stratégies économiques et enjeux géopolitiques, l’équilibre des marchés mondiaux reste fragile, tandis que l’OPEP+ temporise avant ses décisions clés.

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Les récentes déclarations du président américain Donald Trump ont mis en lumière les tensions croissantes autour des marchés pétroliers mondiaux. Alors que l’OPEP+ s’apprête à se réunir le 3 février pour examiner sa politique de production, les demandes de la Maison-Blanche ajoutent un nouveau degré d’incertitude sur un marché déjà volatil.

Le prince Abdulaziz bin Salman, ministre de l’Énergie saoudien, a récemment accueilli à Riyad plusieurs homologues, dont les ministres de l’Irak et de la Libye. Si la rencontre a été qualifiée de discussions amicales par les participants, des sources internes confirment que la production future et la stabilité des marchés figuraient au cœur des échanges.

La stratégie de Washington : pression et menace

Donald Trump a explicitement appelé l’OPEP à augmenter sa production pour réduire les prix du pétrole. Cette stratégie, à la croisée des intérêts économiques et politiques, vise notamment à affaiblir les revenus pétroliers de la Russie, fortement dépendante de l’exportation de ses hydrocarbures. Trump espère ainsi réduire les ressources financières de Moscou, jugées essentielles à son effort militaire en Ukraine.

En parallèle, le président américain a menacé de recourir à des mesures économiques sévères, telles que des taxes sur les importations de pétrole ou des sanctions contre les pays qui ne coopèrent pas à la stabilisation des marchés. Ces déclarations, bien que familières de la rhétorique trumpienne, ont immédiatement provoqué une chute des prix du baril : le Brent a reculé à 77,97 dollars et le West Texas Intermediate à 74,16 dollars.

L’OPEP+ entre prudence et pressions internationales

L’OPEP+ maintient actuellement 5,8 millions de barils par jour (b/j) hors du marché, une mesure destinée à soutenir les prix depuis plusieurs mois. Bien que le groupe ait prévu de réintroduire progressivement 2,2 millions de b/j en avril, cette décision reste conditionnée à l’état de la demande mondiale.

Pour l’OPEP et son allié clé, la Russie, les demandes américaines posent un dilemme stratégique. Si Riyad, en tant que leader de l’OPEP, souhaite maintenir une coopération étroite avec les États-Unis, toute pression excessive sur Moscou risque de fragiliser les accords qui cimentent l’alliance OPEP+. Cette prudence est renforcée par l’historique de Trump : en 2018, il avait déjà poussé l’OPEP à augmenter sa production pour ensuite revenir sur sa politique en accordant des dérogations à l’achat de pétrole iranien.

Perspectives pour le marché mondial

Le prochain Comité ministériel de suivi conjoint (JMMC) de l’OPEP+, prévu début février, aura pour mission d’évaluer l’équilibre entre les besoins des producteurs et la dynamique mondiale de l’offre et de la demande. Alors que des tensions commerciales persistent avec la Chine et que la croissance de la demande reste incertaine, les membres de l’OPEP+ craignent une surproduction qui pourrait déstabiliser les marchés à long terme.

L’impact des menaces économiques américaines reste également incertain. Si les tarifs douaniers et sanctions annoncés par Trump venaient à être appliqués, les équilibres commerciaux traditionnels pourraient être bouleversés, ajoutant une nouvelle couche de complexité à la gestion des marchés énergétiques.

Pour l’heure, les acteurs du marché attendent avec prudence les recommandations du JMMC, alors que l’incertitude plane sur la capacité de l’OPEP+ à concilier intérêts divergents dans un contexte géopolitique tendu.

Retour des inspecteurs de l’AIEA en Iran après un mois de rupture diplomatique

L’Iran autorise de nouveau l’Agence internationale de l’énergie atomique à inspecter ses sites nucléaires, après une suspension provoquée par un différend sur la responsabilité des frappes israéliennes.

Des drones ukrainiens frappent des sites énergétiques russes et ravivent les tensions

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Un Ukrainien arrêté en Italie pour son rôle présumé dans le sabotage de Nord Stream

Un ressortissant ukrainien suspecté d’avoir coordonné le sabotage des gazoducs Nord Stream a été interpellé en Italie, relançant une affaire judiciaire aux fortes implications géopolitiques en Europe.
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Russie et Inde renforcent leurs échanges énergétiques malgré la pression américaine

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Les frappes russes menacent la coopération gazière entre l’Azerbaïdjan et l’Ukraine

Des infrastructures énergétiques azerbaïdjanaises visées en Ukraine remettent en question la sécurité des flux gaziers entre Baku et Kyiv, alors qu’un nouvel accord de livraison vient à peine d’être signé.

L’Iran coupe 1,4 GW à l’Irak, Bagdad accélère les interconnexions régionales

La suspension des 1 400 MW d’électricité fournis par l’Iran à l’Irak met sous pression le réseau irakien, tandis que Téhéran enregistre une demande record de 77 GW et doit arbitrer entre consommation interne et obligations régionales.
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La Chine rejette la menace européenne de rétablir les sanctions contre l’Iran

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Washington renforce ses liens avec le Pakistan autour des minerais et hydrocarbures

Les États-Unis projettent de collaborer avec le Pakistan dans les minerais critiques et les hydrocarbures, en explorant des coentreprises et projets dans des zones stratégiques comme le Baloutchistan.

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