La compagnie pétrolière tchèque Mero, contrôlée par l’Etat, a déclaré mardi avoir signé un accord sur l’augmentation des capacités de l’oléoduc transalpin TAL pour permettre à la République tchèque de ne plus dépendre du pétrole russe dès 2025.
Selon l’accord, Mero financera des travaux sur TAL d’une valeur de 73 millions de dollars. TAL transporte le pétrole du port de Trieste, dans le nord de l’Italie, vers le sud de l’Allemagne d’où le combustible est dirigé ensuite vers la République tchèque et l’Autriche via d’autres oléoducs.
A partir de 2025, la République tchèque recevra, via TAL, huit millions de tonnes de pétrole par an, soit le double d’aujourd’hui. « Cet accord est notre avenir, il nous coupera de la Russie après 60 longues années et nous aidera à atteindre l’indépendance, la liberté et la souveraineté en matière d’approvisionnement énergétique », a déclaré à la presse le PDG de Mero, Jaroslav Pantucek.
Membre de l’UE de 10,5 millions d’habitants, la République tchèque ne dépend plus depuis cette année du gaz russe, contrairement à d’autres pays d’Europe centrale et des Balkans toujours en contrat avec Gazprom qu’ils ont accepté de payer en roubles. Les deux raffineries de la République tchèque ont reçu l’année dernière 7,4 millions de tonnes de pétrole, dont 56% provenaient de Russie via l’oléoduc Droujba.
L’UE a imposé une interdiction sur la plupart des importations de pétrole en provenance de Russie en mai 2022, trois mois après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mais le pipeline de Droujba en a été exempté. Le Premier ministre tchèque Petr Fiala a déclaré mardi que cette exemption avait donné à Prague le temps de négocier l’accord sur TAL.
Il a salué cet accord comme « une étape majeure, une pierre angulaire de notre indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie ». Lancé en 1967, TAL est détenu par un consortium de huit compagnies pétrolières, dont Shell, ENI, ExxonMobil.