Le président russe Vladimir Poutine a proposé à son homologue américain Donald Trump d’intervenir dans le différend nucléaire entre les États-Unis et l’Iran, selon une déclaration du Kremlin publiée le 5 juin. Cette offre de médiation fait suite à un appel téléphonique entre les deux dirigeants, au cours duquel Poutine a évoqué la possibilité de « contribuer à la résolution » de la crise en utilisant ses relations étroites avec la République islamique.
Un signal d’ouverture stratégique de Moscou
Selon Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe, Moscou considère que son partenariat avec l’Iran pourrait être mobilisé pour appuyer une désescalade sur le dossier nucléaire. Le responsable a précisé que la Russie, « entretenant un partenariat étroit avec Téhéran », est « prête à tirer profit de ce partenariat » pour « contribuer à la résolution de la question nucléaire iranienne ».
Donald Trump a confirmé que Vladimir Poutine avait laissé entendre son intérêt pour une participation aux discussions indirectes entre Washington et Téhéran. Cinq cycles de négociations ont eu lieu depuis avril sous médiation omanaise, sans aboutir à un compromis.
Une impasse persistante sur l’enrichissement
Le principal point de blocage reste l’enrichissement d’uranium, sur lequel l’Iran refuse de faire des concessions sans levée des sanctions économiques. « Pas d’enrichissement, pas d’accord », a résumé Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères, sur la plateforme X. Il a réaffirmé que son pays excluait tout gel de son programme nucléaire civil, invoquant son droit au développement énergétique.
Donald Trump a réagi en accusant l’Iran de « traîner des pieds », tandis que le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a rejeté la dernière proposition américaine, la jugeant incompatible avec les principes fondateurs du régime.
Un rapprochement russo-iranien renforcé
Depuis le déclenchement de l’offensive militaire russe en Ukraine en 2022, Moscou et Téhéran ont consolidé leur coopération. Les deux pays ont signé en janvier un accord de « partenariat stratégique global », incluant le soutien russe au programme nucléaire civil iranien. Le Kremlin a réitéré son soutien à un « règlement pacifique » et au « droit » de l’Iran à l’énergie atomique à des fins non militaires.
Cette volonté de jouer un rôle actif dans la diplomatie nucléaire pourrait repositionner Moscou comme un interlocuteur clé dans un dossier dominé jusqu’ici par les tensions bilatérales entre Washington et Téhéran.