Les décrets présidentiels publiés récemment par la Russie ordonnent le transfert des participations d’OMV et Wintershall Dea dans le champ de Yuzhno-Russkoye et les projets Achimov à de nouvelles entreprises russes. Cette décision, qualifiée par un porte-parole de Wintershall comme une preuve supplémentaire de l’inconstance économique de la Russie, soulève des questions sur la sécurité des investissements étrangers dans le pays. OMV, de son côté, examine le décret et envisage des mesures pour préserver ses droits, indiquant une possible escalade juridique.
Contexte Géopolitique et Répercussions Économiques
Cette saisie d’actifs étrangers en Russie, la plus importante à ce jour, fait suite à ce que Poutine considère comme une déclaration de guerre économique de l’Occident, en réponse à l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Des entrepreneurs russes ont déjà pris le contrôle de plusieurs actifs occidentaux majeurs, tandis que des milliards de dollars d’actifs russes sont gelés en Occident. L’Allemagne a notamment pris le contrôle de la raffinerie de Schwedt, essentielle à l’approvisionnement en carburant de Berlin.
Conséquences pour les Entreprises et le Marché Énergétique
Les décrets de Poutine formalisent une perte de contrôle déjà signalée par BASF et Wintershall Dea depuis janvier 2023. Ces mesures, prises pour « protéger les intérêts nationaux » face aux actions jugées illégales de l’Occident, pourraient avoir des répercussions significatives sur le marché énergétique mondial. Wintershall Dea, une coentreprise entre BASF et l’entreprise d’investissement de Mikhail Fridman, LetterOne, a déjà financièrement déconsolidé ces actifs. OMV s’attend à des pertes substantielles dues à son retrait de Russie, tandis que les activités impliquant la Russie, y compris la participation de Wintershall Dea dans le pipeline Nord Stream, doivent être légalement séparées d’ici mi-2024.
Le décret de Poutine sur le transfert forcé d’actifs énergétiques souligne la volatilité croissante des relations économiques internationales et met en lumière les risques géopolitiques pour les investisseurs dans des régions instables. Cette situation pourrait redéfinir les stratégies d’investissement et les relations commerciales dans le secteur énergétique mondial.