Le président russe Vladimir Poutine se rend ce mercredi au Kazakhstan, un pays d’Asie centrale perçu comme un partenaire stratégique clé de la Russie. Cette visite s’inscrit dans un contexte de tensions internationales croissantes et d’équilibrisme diplomatique, alors qu’Astana, la capitale kazakhe, est courtisée par Pékin et les puissances occidentales.
Vladimir Poutine a qualifié la relation russo-kazakhe d’ »alliance éprouvée par la vie », vantant la solidité des liens historiques et stratégiques entre les deux nations. Kassym-Jomart Tokaïev, président kazakh, a pour sa part insisté sur le rôle de voisinage privilégié avec la Russie, tout en affirmant que le Kazakhstan continue de soutenir l’intégrité territoriale de l’Ukraine sans condamner explicitement l’invasion russe.
Des enjeux énergétiques au cœur des discussions
Au centre de cette rencontre figurent des projets énergétiques stratégiques. La Russie, par le biais de son géant nucléaire Rosatom, aspire à construire la première centrale nucléaire kazakhe. Bien que Rosatom soit considéré comme un acteur clé, la concurrence reste vive, avec des offres en provenance de la Chine, de la Corée du Sud et de la France.
Le Kazakhstan, qui produit près de 43 % de l’uranium mondial, connaît un déficit énergétique croissant. La mise en place d’une centrale nucléaire vise à remédier à cette situation critique tout en renforçant la coopération bilatérale dans le secteur.
Défis pour le pétrole et le gaz
Sur le front énergétique, les discussions abordent également le secteur pétrolier et gazier. Le Kazakhstan, bien que dépendant de la Russie pour exporter 80 % de son pétrole, cherche activement à diversifier ses voies d’exportation. Le développement de routes via la mer Caspienne illustre cette stratégie, conçue pour réduire une dépendance qui expose le pays aux pressions internationales.
En parallèle, Vladimir Poutine a souligné l’importance de la « coopération dans le secteur gazo-pétrolier » entre les deux nations, un domaine où des projets conjoints pourraient atténuer les tensions créées par les sanctions occidentales visant Moscou.
Une alliance en mutation
Si le Kazakhstan et la Russie partagent plus de 7 500 kilomètres de frontière, cette proximité géographique n’empêche pas Astana de maintenir une politique étrangère nuancée. Le Kazakhstan est régulièrement accusé par les Occidentaux de ne pas respecter les sanctions économiques imposées à Moscou, accusations rejetées par le gouvernement kazakh.
Cette visite intervient à un moment où les préoccupations sécuritaires s’intensifient dans la région. Le président Tokaïev a récemment renforcé la défense territoriale du Kazakhstan, tout en réitérant son souhait d’un « voisinage amical » avec la Russie.
En conclusion de sa visite, Vladimir Poutine participera jeudi à un sommet de l’Organisation du traité de la sécurité collective (OTSC), alliance militaire regroupant plusieurs ex-républiques soviétiques, pour consolider les liens sécuritaires et stratégiques dans la région.