La Fédération de Russie a réaffirmé son appui aux pourparlers en cours entre les États-Unis et l’Iran sur le programme nucléaire de Téhéran, appelant à un accord « équitable » respectant les normes du droit international. Cette position a été rendue publique à l’issue d’un entretien téléphonique entre le président russe Vladimir Poutine et le président iranien Massoud Pezeshkian, selon un communiqué du Kremlin diffusé le 6 mai.
Un processus diplomatique sous médiation omanaise
Les négociations, initiées le 12 avril sous l’égide du Sultanat d’Oman, visent à empêcher le développement d’un arsenal nucléaire iranien. En échange, Téhéran réclame un allègement des sanctions économiques imposées par les États-Unis et leurs alliés. L’Iran continue d’affirmer que ses activités nucléaires sont exclusivement civiles.
La session la plus récente, prévue le 3 mai, a été reportée pour des « raisons logistiques », selon la diplomatie omanaise. Aucun report n’a encore été confirmé par les parties concernées. Moscou a exprimé sa volonté de jouer un rôle actif dans la facilitation d’un accord qui respecterait les principes juridiques internationaux, sans préciser de modalités concrètes.
Contentieux sur les conditions réglementaires
Lundi 5 mai, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a appelé les États-Unis à éviter toute exigence « irréaliste ». Cette déclaration a été faite lors d’un échange téléphonique avec la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères, Kaja Kallas. L’Iran dénonce notamment la pression exercée par le gouvernement israélien, qui réclame une interdiction totale de l’enrichissement d’uranium et du développement de missiles balistiques.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait déjà demandé le 27 avril aux autorités américaines de durcir leur position. Téhéran considère ces demandes comme non négociables, les qualifiant de ligne rouge dans les discussions actuelles.
Un cadre bilatéral renforcé entre Moscou et Téhéran
Les liens entre la Russie et l’Iran se sont intensifiés depuis le début du conflit en Ukraine en février 2022. Les deux pays ont signé en janvier un accord de « partenariat stratégique global », renforçant leur coordination sur plusieurs fronts, y compris les affaires nucléaires.
La Russie, détentrice du plus grand stock mondial d’armes nucléaires, cherche à faire valoir son influence sur un dossier qu’elle considère stratégique dans le cadre des équilibres internationaux. Cette implication directe souligne la volonté du Kremlin de peser sur les normes de régulation nucléaire à l’échelle mondiale.