Les exploitations pétrolières et gazières danoises signent leur coup d’arrêt : le Gouvernement social-démocrate, non sans l’aide de sa majorité parlementaire, a voté, ce jeudi 3 décembre, l’arrêt définitif des exploitations d’hydrocarbures d’ici à 2050. Une décision historique en Europe, saluée par la sphère environnementaliste.
La fin des exploitations pétrolières, un tournant économique pour le pays
Les exploitations pétrolières danoises, entamées en 1972, ont hissé le pays au rang de premier producteur européen d’or noir après le Brexit.
Avec 103 000 barils de pétrole journaliers en 2019, le pays reste néanmoins derrière la Norvège, premier producteur mondial, et le Royaume-Uni, qui produisent respectivement 1,8 et 1,7 millions de barils journaliers selon la publication annuelle de référence du géant pétrolier BP.
Ainsi, le Danemark tourne le dos à une partie de son succès économique, et pour cause : le Gouvernement estime que la décision de cesser progressivement les nouvelles exploitations pétrolières va lui coûter plus d’1,7 milliards d’euros.
Une décision historique signant la fin des exploitations pétrolières
Le Danemark est le deuxième pays en Europe à promettre la cessation de toute nouvelle exploitation pétrolière et gazière après la France. Cette dernière était la première au monde à faire cette promesse sur son territoire d’ici à 2040.
Le Ministre danois du climat, Dan Jørgensen, a déclaré dans les colonnes de The Guardian :
“Nous mettons fin à l’ère des énergies fossiles”.
Le Danemark entend « utiliser la décision comme tremplin pour endosser un rôle de leadership mondial sur l’élimination progressive du pétrole et du gaz comme source d’énergie » souligne le Ministère.
Les exploitations pétrolières s’effacent pour laisser la priorité à l’écologie
Pour le Gouvernement danois, la décision de cesser toute nouvelle exploitation pétrolière ou gazière s’inscrit dans un agenda politique qui a fait de la protection du climat sa priorité.
En plus de stopper la production d’énergies fossiles d’ici les 40 ans à venir, le pays ambitionne aussi de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 70% d’ici à dix ans. Les efforts en la matière sont salués parde nombreuses organisations non gouvernementales de défense de l’environnement.
Hélène Hagel, membre de Greenpeace Danemark, a décrit cette décision comme :
« un moment décisif qui permettra au pays de s’affirmer comme un précurseur écologiste et d’inspirer de nombreux pays à cesser leur dépendance aux énergies fossiles qui ruinent le climat.”
La fin des énergies fossiles, dont on sait que la production engendre des conséquences désastreuses pour le climat, semble être la priorité des pays développés qui en dépendent encore majoritairement. Dans un climat économique incertain instauré par la pandémie mondiale, comment sera reçu un tel changement par de nombreux pays développés dont l’économie dépend encore lourdement de sa production et de son exportation ?