« La stratégie actuelle de transition (énergétique) est un échec apparent sur la plupart des fronts », a déclaré Amin Nasser lors de CERAWeek à Houston, Texas. Le PDG d’Aramco a basé son constat sur le fait que les énergies fossiles constituaient encore 82% de la consommation énergétique mondiale l’an dernier, un chiffre rapporté par le cabinet KPMG dans un rapport.
La demande de pétrole atteint des sommets
Nasser a mis en avant les projections de l’Agence internationale de l’énergie (IEA) prévoyant que la demande de pétrole devrait atteindre un record cette année. « Ce n’est pas le futur que certains avaient annoncé », a-t-il ajouté, suggérant que le pic de consommation de pétrole et de gaz ne serait pas atteint avant longtemps, et « vraisemblablement pas en 2030 ».
Les perspectives d’ExxonMobil sur les émissions nettes zéro
Dans un entretien distinct à CERAWeek, Darren Woods, PDG d’ExxonMobil, a partagé une perspective similaire. « En l’état, nous ne sommes pas sur la voie du zéro émissions (nette de gaz à effet de serre) en 2050 », a-t-il indiqué, soulignant la difficulté de réduire suffisamment les émissions sans un coût significatif pour la société.
Efforts focalisés sur les fossiles pour de meilleurs résultats
Nasser a argumenté que la réduction des émissions des énergies fossiles apporte de meilleurs résultats que le seul investissement dans les renouvelables. Il a cité la transition du charbon vers le gaz naturel aux États-Unis, qui a entraîné une réduction de moitié des émissions de gaz à effet de serre, comme exemple d’approche efficace.
La COP28 a établi un chemin vers l’abandon progressif des énergies fossiles. Cependant, Nasser préconise un pragmatisme économique : « Ma proposition est la suivante : nous devrions laisser de côté le fantasme de la fin du pétrole et du gaz ». Ce dernier suggère ainsi d’investir adéquatement dans ces énergies, en accord avec les estimations réalistes de la demande.