La capitale haïtienne, Port-au-Prince, est privée d’électricité à la suite d’une intervention musclée menée par des habitants de Mirebalais sur une centrale hydroélectrique située à proximité. Cet arrêt brutal intervient en réaction à ce que les manifestants décrivent comme une insuffisance d’actions concrètes du gouvernement face à l’emprise grandissante des gangs armés dans le pays. Selon les estimations récentes des Nations Unies (ONU), cette intensification des violences a déplacé environ 1,3 million de personnes au cours des six derniers mois. Les autorités haïtiennes n’ont pour l’instant pas communiqué publiquement sur cette situation spécifique.
Incident à Mirebalais
D’après les médias locaux, des résidents de la ville de Mirebalais, située au nord de la capitale, se sont introduits mardi après-midi dans la centrale hydroélectrique, provoquant une interruption de l’alimentation électrique régionale. Des images et des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, que l’agence Reuters n’a pu vérifier immédiatement, montrent des manifestants entrant dans l’enceinte du bâtiment et démantelant une tour de transmission électrique. Plus tôt dans la journée, un affrontement entre forces de sécurité et gangs armés aurait eu lieu à Mirebalais. Un véhicule de sécurité capturé par ces derniers aurait été incendié.
Les médias locaux ont souligné qu’il s’agit du deuxième incident majeur impliquant cette centrale hydroélectrique en quelques mois seulement. En mai, le Premier ministre par intérim, Alix Didier Fils-Aime, avait promis des mesures rapides pour empêcher que de tels événements se reproduisent, sans que ces annonces ne soient suivies d’effets tangibles. Le gouvernement de transition actuel ne semble toujours pas avoir réussi à endiguer les violences et à restaurer l’ordre public.
Contexte politique tendu
Depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en 2021, Haïti demeure dans une impasse politique prolongée avec un gouvernement transitoire, sous la pression constante d’une crise sécuritaire. Face à cette situation critique, une mission de sécurité, dirigée par le Kenya et soutenue par l’ONU, peine à rétablir l’ordre sur le territoire national. Les dirigeants internationaux plaident désormais en faveur de l’établissement d’une mission formelle de maintien de la paix par l’ONU.
Les États-Unis et la Colombie ont récemment évoqué la possibilité d’envoyer des troupes par l’intermédiaire de l’Organisation des États américains (OEA). Aucune décision finale n’a toutefois été annoncée à ce jour. Cette dernière perturbation à Mirebalais reflète l’instabilité persistante et la difficulté croissante pour le gouvernement haïtien à rétablir une situation jugée critique par les observateurs internationaux.