Un groupe de plus de 160 sénateurs, issus principalement des partis Les Républicains et Union centriste, a adressé un courrier au Premier ministre François Bayrou, lui demandant de renoncer à la publication de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE 3). Ces parlementaires estiment que le projet manque de clarté et qu’il ne répond pas aux enjeux énergétiques de la France pour les années à venir. Selon eux, la future feuille de route, actuellement en cours de finalisation, ne présente pas une vision cohérente et globale du secteur énergétique du pays, ce qui rend difficile son adoption sans une révision approfondie.
Critiques sur la trajectoire de la PPE 3
Les sénateurs signataires du courrier expriment leurs inquiétudes concernant le contenu de la PPE 3, qui couvre la période 2025-2035. Ils jugent le projet comme étant insuffisamment documenté, notamment en ce qui concerne la gestion de la demande et de l’offre énergétiques. La proposition manque également d’une analyse détaillée sur l’impact économique global des choix de politique énergétique. Les signataires déplorent l’absence de mesures concrètes et prévoient que les décisions actuelles pourraient avoir des conséquences incertaines sur l’équilibre entre les différentes filières énergétiques, en particulier pour le solaire et les énergies renouvelables.
Appel à une plus grande implication parlementaire
Les sénateurs critiquent également le manque de prise en compte du travail parlementaire dans l’élaboration de cette programmation. Ils rappellent que le Sénat a adopté une proposition de loi sur la programmation nationale de l’énergie et a mené une commission d’enquête sur le prix de l’électricité, mais ces travaux semblent avoir été ignorés dans la version actuelle de la PPE. Ce manque de concertation, selon eux, prive la représentation nationale d’une opportunité de s’impliquer dans un dossier crucial pour l’avenir énergétique du pays.
Les objectifs de la PPE 3 et la consultation publique
Le gouvernement prévoit d’adopter la PPE 3 par un décret, avec une publication anticipée d’ici début avril 2025, après une consultation publique lancée fin 2024. Cette consultation avait pour objectif d’identifier d’éventuelles améliorations du projet avant sa finalisation. Toutefois, les sénateurs estiment que cette dernière n’a pas permis de faire évoluer le projet de manière significative. La PPE 3, une fois adoptée, devrait fixer des objectifs de réduction des énergies fossiles dans la consommation énergétique de la France, en abaissant leur part de 58% en 2023 à 42% en 2030 et à 30% en 2035.
Révision nécessaire selon les parlementaires
Les sénateurs insistent sur la nécessité de revoir cette feuille de route afin de permettre au Parlement de se prononcer sur la direction à prendre pour le mix énergétique du pays. Ils soulignent que la transition énergétique, un sujet majeur pour l’avenir de la France, ne doit pas être décidé en dehors d’un débat parlementaire approfondi. À l’heure actuelle, la programmation actuelle semble mal adaptée à des objectifs aussi ambitieux, laissant planer un risque d’impasse sur certaines transitions technologiques nécessaires à la neutralité carbone.