Le Plan Hercule vise initialement à scinder le groupe pour en renationaliser une partie et en introduire une autre en bourse. Le projet a depuis été rebaptisé projet grand EDF, mais entre le gouvernement français et la Commission Européenne, toujours pas d’accord en vue.
Plan Hercule EDF : réorganiser les filières nucléaire et énergie renouvelable
Alors qu’une décision était attendue fin mars 2021, le Plan Hercule, ou Grand EDF, ne fait toujours pas l’objet d’un accord entre l’Union Européenne et la France. Il pourrait ainsi être en discussion au moins jusqu’à l’automne 2021.
Le Plan Hercule poursuit un double objectif au travers de la réorganisation d’EDF. Le premier est de permettre au groupe de se développer dans les énergies renouvelables. Cela s’inscrit dans la transition énergétique globale et dans la volonté de construire un avenir neutre en carbone.
Le second objectif du Plan Hercule est d’engendrer d’importants investissements dans l’énergie nucléaire. Il s’agit d’assurer l’efficacité et la fiabilité du nucléaire français puisqu’EDF n’est plus en mesure d’assurer son développement.
Le Plan Hercule remet en cause l’unité d’EDF
Les objectifs du Plan Hercule passent par une importante réorganisation d’EDF qui inclut une scission du groupe. C’est cet élément qui est source de désaccord entre le gouvernement français et la Commission Européenne. La scission inquiète également les employés d’EDF et les syndicats qui y voient un démantèlement de l’entreprise.
Bruno Lemaire, Ministre de l’Économie, rappelle que la préservation de l’unité du groupe EDF est un prérequis nécessaire : « Je veux rappeler la ligne rouge absolue du gouvernement français en la matière : l’unité du groupe EDF ». Le gouvernement français ne cédera pas sur ce point : « cela reste une ligne rouge pour le gouvernement français dans sa négociation avec la Commission Européenne ».
Des éléments pré-confirmés par Barbara Pompili dès février 2021 en commission parlementaire.
Les barrages hydroélectriques dans le viseur
Le Plan Hercule vise également à faire évoluer le statut des barrages hydroélectriques. Il s’agit d’un autre élément de désaccord entre le gouvernement français et la Commission Européenne, qui constitue un vieux contentieux.
La Commission Européenne souhaite ouvrir les barrages hydroélectriques à la privatisation, mais pas le gouvernement français.
« Nous souhaitons que les barrages hydroélectriques soient détenus dans une quasi régie », annonce Bruno Lemaire. « Nous ne souhaitons pas ouvrir les barrages hydroélectriques à la concurrence ».
Le défi subsiste pour le gouvernement français et la Commission Européenne. Les problèmes spécifiques comme les barrages hydroélectriques seront peut-être sujets à des solutions particulières. En effet, aucun accord n’est encore conclu pour une réorganisation globale d’EDF. Le Plan Hercule n’a donc pas abouti dans sa forme actuelle.