Plan Biden pour l’Énergie: l’épineuse question des Réseaux Electriques

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le Plan Biden pour l’énergie affiche des objectifs impressionnants en matière de transformation du mix énergétique aux États-Unis. Le Président élu vise ainsi à décarboner complètement la production d’électricité d’ici 2035 et atteindre la neutralité carbone en 2050. Afin d’atteindre ces objectifs, les capacités éoliennes et solaires devront être multipliées par 4 dans les quinze prochaines années. Or, cette ambition posera inévitablement la question de la soutenabilité des réseaux électriques et de leur nécessaire modernisation.

 

Le très ambitieux Plan Biden pour l’énergie

Des investissements considérables dans la transition énergétique

Afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050, les États-Unis vont devoir dès aujourd’hui s’atteler à transformer leur mix énergétique. En 2019, les énergies fossiles représentaient ainsi près de 83% de la consommation d’énergie primaire. Étant donné l’ampleur de la tâche, le Plan Biden pour l’énergie propose un programme d’investissements de 400 milliards de dollars.

Réparti sur 10 ans, ce programme vise à mobiliser près de 4 000 milliards d’investissements privés dans les énergies bas-carbone. Ce montant se trouve largement en phase avec les estimations réalisées par le cabinet Wood Mackenzie de 4 500 milliards. La difficulté sera de savoir si un Sénat, probablement à majorité républicaine, pourrait accepter un telle transformation du mix énergétique.

La décarbonation du secteur électrique en 2035

En effet, on peut s’interroger quant au réalisme d’une décarbonation totale du secteur électrique en 2035. Aujourd’hui, l’ensemble des énergies renouvelables (EnR) ne pèsent que 17% dans le mix électrique américain. Si l’on rajoute le nucléaire, seulement 1/3 de l’électricité se retrouve dès lors complètement décarbonée.

D’ici 15 ans, il faudrait ainsi remplacer près de 2700 térawattheure de production fossile dans le mix électrique. Ce chiffre ne prend même pas en compte l’augmentation attendue de la consommation d’électricité. Si l’on exclut le nucléaire et l’hydroélectricité au potentiel de développement limité, cela signifie un quadruplement des capacités EnR. Or, ce quadruplement de la production ne pourra se réaliser sans une modernisation profonde des réseaux électriques.

 

L’importance des réseaux électriques dans la mise en œuvre du Plan Biden pour l’énergie

Les EnR transforment les réseaux électriques

Généralement, lorsque l’on parle de transition énergétique, les experts se concentrent principalement sur la génération d’électricité. Pourtant, la question des réseaux est absolument centrale dans un mix électrique de plus en plus tourné vers les ENR. Ces dernières créent effectivement une double difficulté pour la gestion des réseaux électriques.

D’une part, l’intermittence des ENR engendre des risques de déséquilibre de l’offre d’électricité, notamment aux heures de pointe. D’autre part, la pénétration des ENR déstabilise le niveau des prix du fait de leur coût marginal nul. Autrement dit, le Plan Biden pour l’énergie pourrait s’avérer catastrophique si les réseaux ne sont pas en mesure de s’adapter.

La nécessité d’une modernisation des réseaux électriques

L’Allemagne est un des exemples régulièrement cités sur cette question. Le pays a en effet beaucoup de difficultés afin d’intégrer sa production éolienne offshore située dans le Nord. N’ayant pas investi dans ses réseaux, Berlin se retrouve obligée de réduire sa production ENR ou d’inonder les marchés européens. De fait, les prix de l’électricité se sont effondrés mettant en péril la rentabilité des opérateurs et des utilités.

Afin d’éviter un tel scénario, l’administration Biden devra donc investir massivement dans les réseaux électriques. La clé sera de réussir à moderniser ces réseaux en les rendant plus flexibles en utilisant notamment les nouvelles technologies. Par exemple, l’intelligence artificielle (IA) pourrait jouer un rôle central dans la gestion des pics de la demande d’électricité. De même, l’interconnexion des réseaux sera fondamentale pour relier les parcs EnR aux grands centres de consommation.

 

Les réseaux électriques comme obstacle principal au Plan Biden pour l’énergie

Le retard américain sur les réseaux électriques

Afin d’intégrer les EnR, la principale difficulté se trouvera donc dans la modernisation des réseaux électriques. Aux États-Unis, cette modernisation sera d’autant plus centrale que le pays possède un retard considérable sur les technologies de réseau. Ainsi, c’est la Chine qui domine la course dans le domaine des lignes ultra haute tension (UHV) et des inter-connecteurs.

De plus, les États-Unis souffrent d’un manque d’interconnexion globale de leurs réseaux électriques. Ainsi, le pays se compose de trois réseaux électriques (Est, Ouest, ERCOT) opérant de façon indépendante. À l’intérieur de chaque réseau se trouve également une multitude d’opérateurs régionaux tous liés par différents organes de régulation. Pour couronner le tout, chaque État impose ses propres règles en matière de construction et de maintenance des lignes électriques.

La difficulté de moderniser les réseaux électriques

Devant cet amas de régulations et d’opérateurs, il sera difficile pour Joe Biden de moderniser les réseaux électriques. Le Plan Biden pour l’énergie ne prévoit d’ailleurs pas d’action spécifique dans ce domaine. Comme nous l’avons montré, il s’agit d’une erreur considérable étant donné l’importance des réseaux dans l’intégration des EnR. Dans une conférence, le Directeur de l’Agence internationale de l’énergie s’était lui-même inquiété d’un manque d’investissements probable dans les réseaux.

Pour la prochaine administration, la difficulté consistera à convaincre les États locaux de la nécessité d’investir dans les réseaux. Or, ces États se retrouvent bien souvent confrontés à l’hostilité des populations envers ce type d’infrastructure. En outre, le fait que la terre soit en grande partie privée aux États-Unis, pose des problèmes financiers considérables. Les opérateurs sont ainsi obligés de rémunérer les propriétaires terriens alors même que la transmission d’électricité ne génère aucun revenu.

Par conséquent, le système de propriété privée des terres ne facilite pas l’expansion des réseaux électriques aux États-Unis. Pire, le pays a pris un retard considérable si l’on compare avec la Chine. Pourtant, cette modernisation des réseaux représente une condition indispensable au quadruplement des capacités EnR. De là dépendra sans nul doute, la réussite du Plan Biden pour l’énergie.

Les contrats long terme redessinent le risque électrique sur 30 ans face à la volatilité

L’essor des CfD, PPA et mécanismes de capacité traduit un basculement structurel : les marchés ne couvrent plus les besoins de financement à 10–30 ans, alors que les prix spot ont bondi de 400 % en Europe depuis 2019.

Berlin prévoit l’acquisition de 25,1 % de TenneT Allemagne début 2026

L’Allemagne prévoit de finaliser l’achat de 25,1 % de la filiale allemande de TenneT pour 5,8 milliards €, afin de renforcer son contrôle sur les infrastructures critiques du réseau électrique national.

Le Ghana réorganise son secteur électrique autour du gaz pour contenir son déficit

Le gouvernement ghanéen met en œuvre une réforme de son système énergétique visant à renforcer l’usage du gaz naturel local, espérant réduire les coûts de production d’électricité et limiter le déséquilibre financier du secteur.
en_114026261126540

Le Suriname prévoit 220 000 barils par jour pour sa stratégie pétrolière d’ici 2028

À l’occasion des 50 ans de son indépendance, le Suriname a annoncé une feuille de route nationale incluant un investissement public majeur pour exploiter ses réserves pétrolières offshore.

La Corée du Sud face à la pression de l’AIE pour libéraliser son marché de l’électricité

Dans sa dernière revue, l’Agence internationale de l’énergie alerte sur les blocages structurels du marché sud-coréen de l’électricité, appelant à des réformes urgentes pour combler le retard sur les renouvelables et réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés.

La capacité électrique installée en Chine atteint 3.75 bn kW, en hausse de 17.3 %

La capacité de production électrique de la Chine a enregistré une forte croissance en octobre, portée par l’expansion continue du solaire et de l’éolien, selon les données officielles de l’administration nationale de l’énergie.
en_114025251129540

Trump relance l’offshore américain avec un plan de 34 ventes entre 2026 et 2031

Le programme offshore 2026-2031 propose d’ouvrir plus d’un milliard d’acres à l’exploration pétrolière, déclenchant une bataille réglementaire entre Washington, les États côtiers et les groupes juridiques spécialisés.

Le Mozambique centralise ses infrastructures gazières pour sécuriser l’axe Beira–Rompco

Le gouvernement du Mozambique regroupe ses actifs de transport et de regazéification gazière dans un véhicule public, consolidant l’axe stratégique Beira–Rompco pour soutenir les projets Rovuma et répondre à la dépendance sud-africaine.

NESO lance une consultation nationale pour planifier l’infrastructure énergétique régionale

Le gestionnaire britannique NESO engage un processus de consultation pour définir la méthodologie de onze futurs plans stratégiques régionaux destinés à coordonner les besoins énergétiques en Angleterre, en Écosse et au pays de Galles.
en_1140221136540

COP30 verrouille l’adaptation, contourne les fossiles et ouvre un front réglementaire climatique

La conférence de Belém acte un compromis entre adaptation budgétairement encadrée, retrait des ambitions sur les fossiles et ouverture d’un dialogue climat–commerce susceptible de déclencher de nouveaux contentieux réglementaires.

La Banque asiatique de développement mobilise 700 mn $ pour soutenir la stratégie énergétique du Kirghizistan

La Banque asiatique de développement et le Kirghizistan ont conclu un accord de financement pour renforcer les infrastructures énergétiques, la résilience climatique et la connectivité régionale, avec plus de 700 mn $ engagés jusqu’en 2027.

Le Royaume-Uni sommé d’arbitrer entre capture carbone et carburants d’aviation

Une étude de l’Oxford Institute for Energy Studies révèle que la valorisation énergétique des déchets avec captage de CO₂ offre un bénéfice climatique presque double par rapport à leur transformation en carburants d’aviation.
en_11402020201141540

Le Sipperec renouvelle son contrat de concession d’électricité avec EDF et Enedis

Signé pour 25 ans, le nouveau contrat de concession du Sipperec avec EDF et Enedis couvre 87 communes franciliennes et engage les parties sur la gestion et l’évolution du réseau public de distribution d’électricité jusqu’en 2051.

La CRE dresse le bilan du redémarrage progressif des marchés de détail de l’énergie

La Commission de régulation de l’énergie publie son rapport 2023-2024 et détaille les impacts de la crise sur les marchés du gaz et de l’électricité, ainsi que les mesures mises en œuvre pour soutenir la concurrence et restaurer la confiance des consommateurs.

Plus de 80 pays poussent pour une feuille de route sur la sortie des fossiles à la COP30

Réunis à Belém, des États d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe soutiennent l’adoption d’un calendrier de retrait progressif des combustibles fossiles, malgré la résistance attendue de plusieurs pays producteurs.
en_114019191130540

Les Européens resserrent l’étau autour de l’Iran avec une résolution AIEA ciblée

L’E3 et les États-Unis déposent une résolution à l’AIEA pour formaliser la non-coopération iranienne après les frappes de juin, consolidant les bases juridiques d’un durcissement des sanctions énergétiques et financières.

Londres crée une taskforce pour renforcer la résilience énergétique après l’incident de Heathrow

Le Royaume-Uni lance une taskforce dirigée par le ministre de l'Énergie pour renforcer la sécurité du réseau électrique national, après l’interruption complète de l’aéroport d’Heathrow causée par un incendie de sous-station.

L’Inde vise $68bn d’investissements japonais pour dynamiser gaz et hydrogène

New Delhi sollicite $68bn d’investissements japonais pour accélérer ses projets gaziers, développer l’hydrogène et renforcer ses capacités d’importation de GNL dans un contexte d’ouverture accrue aux capitaux étrangers.
en_1140290965540

Berlin fixe un tarif subventionné de 0,05 €/kWh pour l’industrie lourde jusqu’en 2028

L’Allemagne introduira un tarif électrique plafonné pour ses industries les plus consommatrices, visant à préserver leur compétitivité face aux coûts énergétiques élevés.

France : Sylvain Waserman défend l’Ademe face aux critiques sur son efficacité et sa légitimité

Sous pression politique, l’Ademe est visée par des propositions de suppression. Son président rappelle le rôle de l’agence et justifie la gestion des 3,4 milliards d’euros opérés en 2024.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.