Le Vietnam ambitionne d’atteindre 15% de sa capacité électrique grâce au gaz naturel liquéfié (GNL) d’ici 2030. Cependant, l’introduction d’un plafond de prix pour l’électricité alimentée au GNL soulève des préoccupations quant à la faisabilité économique des projets en cours.
Contexte et Réglementation
En mai, le gouvernement vietnamien fixe un plafond de prix pour l’électricité produite à partir de GNL à 2 590,85 dong (0,10 $) par kilowatt-heure (KWh) pour 2024. Ce plafond vise à stabiliser les coûts pour les consommateurs, mais il suscite des inquiétudes parmi les producteurs. Ils estiment que cette mesure ne reflète pas les fluctuations du marché du GNL, rendant les projets potentiellement non rentables.
Les prix du GNL ont connu une grande volatilité récemment, exacerbée par des crises géopolitiques comme la guerre en Ukraine. Cette instabilité complique la planification à long terme des projets au GNL, augmentant les risques financiers pour les développeurs.
Défis pour les Investisseurs
Le plan énergétique du Vietnam prévoit 13 centrales au GNL avec une capacité totale de 22,4 gigawatts (GW) d’ici 2030, nécessitant 14 millions de tonnes de GNL par an. Cependant, des prévisions suggèrent que les importations pourraient ne pas atteindre ces niveaux en raison des défis liés aux prix et aux incertitudes réglementaires.
Les investisseurs étrangers expriment des réserves quant à la nouvelle régulation. Ils préfèrent des structures tarifaires alignées avec les pratiques internationales, où les prix de l’électricité sont directement liés aux coûts du GNL, sans plafonnement.
Perspectives et Attentes
Le Vietnam possède deux terminaux GNL avec une capacité combinée de 4 millions de tonnes par an. Cependant, les importations réelles sont limitées. Les développeurs attendent des garanties supplémentaires pour l’achat de leur production par EVN (Electricité du Vietnam), et une proposition de décret sur ce sujet est en cours.
Les premières centrales au GNL, Nhon Trach 3 et Nhon Trach 4, commenceront à produire en novembre 2024 et en mai 2025, respectivement. Néanmoins, des obstacles tels que les problèmes contractuels et de dédommagement des sites retardent la réalisation des objectifs.