Pieridae Energy, qui propose un terminal GNL sur la côte est du Canada, soutient TC Energy. Elle demande au gouvernement du Canada de faire en sorte que TC Energy obtienne les permis nécessaires à l’extension des gazoducs.
Pieridae Energy compte sur les pipelines de TC Energy
De fait, Pieridae a un intérêt à voir TC Energy obtenir ces permis. Alfred Sorensen, directeur général de Pieridae, explique que le projet de son entreprise, Goldboro LNG, n’est pas possible sans. L’extension du réseau de pipelines de TC Energy est une condition absolument nécessaire.
Alfred Sorensen déclare:
« Il n’y a pas d’autre solution. Sans TC Energy, il n’y a pas de projet Goldboro LNG. »
Dans un contexte de crise énergétique, les États européens cherchent des alternatives au gaz russe. Alors que l’hiver pourrait s’avérer rude, nombreux sont les nations se tournant vers l’Amérique du Nord pour assurer leur approvisionnement en GNL. Si le GNL américain afflue en Europe, le Canada a, lui aussi, un rôle primordial.
Le Canada dispose de nombreux avantages. Le pays peut compter sur des réserves de GNL importantes et sa proximité géographique. Cependant, la capacité limitée des gazoducs freine les projets d’acheminement vers l’Europe.
Un projet primordial dans un contexte de crise énergétique
Pieridae, basée à Calgary, propose de construire un terminal d’exportation de GNL en Nouvelle-Écosse. Ce dernier pourrait alors envoyer 2,4 millions de tonnes de GNL par an à partir de 2027, si la construction débute l’année prochaine. Le projet est estimé à quelque 3 milliards de dollars.
Cependant, ce projet ne peut pas exister sans une extension du réseau de gazoducs de TC Energy. Actuellement, ce dernier n’est pas en mesure de répondre à la demande créée par le projet de Pieridae. L’entreprise, qui n’a pas souhaité commenter les discussions avec Pieridae, explique n’avoir « pratiquement aucune capacité de réserve ».
Ainsi, Pieridae fait appel au gouvernement fédéral. Il lui demande d’aider à garantir que le processus pour les propositions de pipeline de TC Energy soit clair. L’entreprise craint de nombreuses contestations, juridiques mais aussi provenant de groupes extérieurs. Celles-ci entraveraient alors gravement le projet de Pieridae.
Le directeur général de Pieridae Energy commente:
« Nous avons présenté notre projet et il ne nous reste plus qu’à attendre et voir. Nous avons également parlé à TC Energy, et ce sont eux qui doivent décider de passer en premier. »
Le ministre des Ressources naturelles, Jonathan Wilkinson, n’a pas souhaité commenter directement le projet de Pieridae. Néanmoins, un porte-parole, déclare:
« Le Canada a été l’un des premiers pays à s’engager à augmenter ses exportations de pétrole et de gaz après l’invasion illégale de l’Ukraine, et nous continuons à travailler avec nos partenaires internationaux pour renforcer la sécurité énergétique mondiale. »
Le processus réglementaire canadien décrié par l’industrie
Au Canada, Pieridae n’est pas la seule entreprise à s’inquiéter du processus réglementaire du pays. De nombreuses industries pétrolières et gazières jugent ce dernier trop long et trop onéreux. Au contraire, les groupes environnementaux soutiennent un tel processus. Ils estiment que les projets antérieurs n’ont pas été assez examinés.
Une source gouvernementale explique:
« Le gouvernement est heureux et désireux de travailler avec le secteur privé pour réduire les frictions dans le processus réglementaire, mais nous ne sommes pas prêts à contourner le processus réglementaire, ni à le modifier. Nous avons confiance en lui. Et nous n’allons pas rendre économique des projets non rentables. »
De fait, le gouvernement a remanié son processus concernant les grands projets. Cependant, face à d’importants retards, TC Energy a d’ores et déjà abandonné deux projets d’oléoducs: Energy East et Keystone XL. Le premier connaît une vive opposition publique, mais aussi des obstacles réglementaires. Concernant le second, Joe Biden a tenu sa promesse électorale et il a révoqué le permis.
Autre exemple: le Coastal GasLink de TC Energy. Ce dernier alimentera le projet de GNL dirigé par Shell. Il a déjà fait l’objet d’un examen réglementaire et sa construction est achevée à 75%. Néanmoins, il est au cœur de protestations des Premières nations.