Les redressements de Phillips 66 au début de l’année 2022 vont prendre fin à l’approche de la saison de l’essence. C’est ce qu’a déclaré le PDG de la société Greg Garland le 29 avrril lors d’une conférence téléphonique.
Phillips 66 va reprendre ses activités normalement
Phillips 66 est l’un des plus grands importateurs de brut lourd canadien. La société a acheminé environ 165 000 b/j de Western Canada Select dans ses raffineries du Central Corridor en février. Toutefois, une période de maintenance est venue perturber le transit de la marchandise. M. Garland s’exprime à ce propos :
« Nous avons eu principalement des activités de maintenance au mois de mars, et en fait dans la seconde moitié du mois de mars, lorsque le temps s’est réchauffé dans le nord, ce qui nous a permis de nous remettre en mode révision, principalement dans le corridor central. La plupart de nos activités de révision seront terminées à la mi-mai et toutes nos unités de conversion seront certainement remises en service vers le milieu du mois. »
Selon le PDG de Phillips 66, les activités devraient donc reprendre un rythme normal dans les semaines à venir. De plus, il affirme que les raffineries de la firme ont subi un « assez bon vent contraire ».
La société a vu ses marges largement affectées
Les prix du brut lourd ayant augmenté à la suite des interdictions annoncées fin février sur le brut et les produits pétroliers russes après l’incursion de ce pays en Ukraine, Phillips 66 a vu ses marges de raffinage dans le Midcontinent affectées d’environ 3 dollars par baril. M. Garland déclare :
« Cela a beaucoup à voir avec la rapidité avec laquelle le brut a augmenté, en particulier au cours des deux dernières semaines du trimestre ».
Au premier trimestre, le taux d’utilisation des raffineries de la société était de 89 %. C’est en partie à cause de travaux de maintenance importants. Au deuxième trimestre, ce taux devrait augementer avec la fin des travaux planifiés. Il devrait se situer aux alentours de 90%, avec des coûts de redressement de 230 à 250 millions de dollars. Les coûts de révisions se sont eux élevés à 102 millions d’euros.
Le bénéfice du segment raffinage de Phillips 66 au premier trimestre s’est élevé à 140 millions de dollars, contre 404 millions de dollars au quatrième trimestre de 2021. C’est en partie dû à la baisse des volumes de produits propres due à des arrêts de production plus importants.
Selon le CFP Kevin Mitchell,
« Les impacts favorables des cracks à marge plus élevée ont été plus que compensés par des coûts de RIN plus élevés, des réalisations de produits et des marges secondaires plus faibles sur la côte du Golfe ainsi que des impacts sur les stocks ».
Rodeo Renewed : le diesel renouvelable
Phillips 66 poursuit son projet de conversion de sa raffinerie de Rodeo, en Californie. La société souhaite en faire une installation de production de diesel renouvelable. Elle attend toutefois l’autorisation finale du projet. Une réunion spéciale consacrée au permis aura lieu le 3 mai, a déclaré Bob Herman, qui dirige le secteur du raffinage de Phillips 66. Il déclare à ce sujet :
« À l’issue de cette réunion, nous espérons que le conseil des superviseurs accordera le permis et nous permettra de commencer les travaux peu après. D’après ce que nous voyons, nous bénéficions d’un bon soutien de la part de cette communauté ».
M. Herman a également déclaré que Phillips 66 est conscient de la pression exercée en Californie en faveur des véhicules alternatifs. Cependant, le diesel renouvelable est selon lui un carburant nécessaire aujourd’hui. Le resserrement des stocks mondiaux de diesel rend en effet les volumes de diesel renouvelable plus importants.
Le premier projet renouvelable annoncé par Phillip 66 a commencé à produire en avril dernier et est passé à 8 000 b/j de diesel renouvelable plus tard dans l’année.