Petroliam Nasional Berhad (Petronas), compagnie pétrolière nationale de Malaisie, a annoncé le 11 juin la suppression de 5 000 postes dans le cadre d’une restructuration mondiale, soit 10 % de ses effectifs. Le groupe précise que les fonctions dites de soutien, telles que les ressources humaines et les services financiers, seront particulièrement concernées par cette mesure.
Une stratégie révisée, des arbitrages non clarifiés
Cette décision intervient dans un contexte de réorientation stratégique marqué par la pression sur les prix de l’énergie, les mutations industrielles mondiales et les nouvelles priorités liées à la réduction des émissions de carbone. Petronas indique vouloir devenir un fournisseur intégré de solutions à faible intensité carbone, sans fournir de précisions sur les conséquences pour ses actifs internationaux.
En Afrique, où Petronas détient des intérêts dans plusieurs pays producteurs comme le Soudan, l’Égypte, le Niger ou encore le Sénégal, cette absence de position officielle suscite des interrogations. Aucun détail n’a été donné sur l’impact de cette réorganisation sur les activités locales, bien que plusieurs de ces projets nécessitent des investissements soutenus ou des compétences techniques spécifiques.
Incohérences entre discours et actions sur le continent africain
En 2022, Petronas avait envisagé de céder une partie de ses actifs africains en amont pour un montant estimé à $3bn, sans concrétisation à ce jour. Ce précédent renforce les doutes autour des intentions réelles du groupe sur le continent, notamment dans un contexte où ses priorités semblent de plus en plus centrées sur l’Asie et le GNL.
Le groupe affirme que les collaborateurs concernés par les suppressions bénéficieront d’un dispositif de transition incluant des indemnités et un accompagnement à la reconversion. Toutefois, aucune précision n’a été fournie quant à la répartition géographique des suppressions, renforçant le flou autour de ses engagements en Afrique.
Une communication qui alimente les tensions avec les partenaires locaux
Malgré son positionnement officiel en faveur d’une transformation énergétique progressive, Petronas maintient ses investissements dans d’autres régions sans clarifier le sort des projets africains. Cette asymétrie soulève des interrogations parmi les partenaires publics et privés du continent.
Dans son communiqué du 11 juin, la société s’est limitée à évoquer une nécessité de « garantir que Petronas reste capable de croître et de servir la nation », sans mention des implantations étrangères. L’absence de communication spécifique envers ses partenaires africains pourrait compliquer la gestion de projets conjoints à court et moyen terme.