Pétrole: une nouvelle coupe drastique qui profite à la Russie

Des membres de l'Opep+ ont réduit leur production de pétrole, provoquant une flambée des cours. Cette décision renforce le couple russo-saoudien et met en difficulté les États-Unis.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La décision surprise dimanche de certains membres de l’Opep+ de réduire drastiquement leur production de pétrole, qui a provoqué lundi une flambée des cours, est une aubaine pour Moscou et une nouvelle preuve de la solidité du couple russo-saoudien.

Pourquoi une telle décision ?

La mesure a été prise par huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), pour plus d’un million de barils par jour au total. Contrairement aux coupes mises en oeuvre face à la pandémie de Covid-19, ils ont préféré agir sans passer par le cadre formel de l’alliance qui nécessite l’accord de chacun, à savoir des 13 pays de l’Opep et de leurs 10 partenaires.

« Nous assistons à l’émergence d’un groupe Opep+ agile, capable et désireux de prendre les devants », estime Bjarne Schieldrop, analyste de la banque SEB. L’Opep, créée en 1960 et siégeant à Vienne, vise à « coordonner les politiques pétrolières » de ses membres pour assurer « des prix équitables et stables aux producteurs ». Elle a formé en 2016 l’Opep+ en incluant de nouveaux alliés, dont la Russie et Oman. C’est justement cet argument de « la stabilité » qui a été invoqué lundi par l’alliance, alors que les prix du pétrole ont fortement souffert de la récente crise bancaire aux Etats-Unis et en Europe.

Les craintes de récession mondiale ont resurgi et les investisseurs ont délaissé les actifs à risque, comme les matières premières, au profit des valeurs refuges. Pour Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management, « l’Opep+ a décidé de tracer une ligne rouge à 80 dollars le baril de Brent (pétrole de la mer du Nord, NDLR) ».

En quoi conforte-t-elle Moscou ?

La perspective de franches coupes a aussitôt fait remonter les cours, d’autant plus qu’elle s’inscrit dans un contexte de forte demande avec la réouverture économique de la Chine, premier importateur mondial de pétrole brut. Ce regain profite particulièrement à la Russie qui « a besoin de pétrole pour financer sa coûteuse guerre en Ukraine », rappelle M. Schieldrop.

Moscou a, en effet, été la cible de nombreuses sanctions occidentales en réaction à son invasion de l’Ukraine, dont le but était précisément de réduire la manne financière de l’or noir. Pour l’expert de SEB, la décision confirme ainsi que « la Russie est toujours une partie intégrante et importante » du groupe Opep+. Et elle fortifie encore le couple russo-saoudien, que la guerre n’a pas ébranlé. Au contraire, notent les experts, qui observent ce solide front commun face aux turbulences de ces derniers mois.

D’autant que désormais les deux poids lourds de l’alliance sont sur un pied d’égalité: en abaissant nettement sa production, l’Arabie saoudite se rapproche du volume moindre écoulé par la Russie sous l’effet des sanctions.

Pourquoi c’est un revers pour Washington ?

Les Etats-Unis avaient déjà mal pris la précédente réduction annoncée en octobre. C’est là « une nouvelle provocation pour les pays consommateurs, qui sont à la peine du fait de taux d’intérêt élevés et d’une forte inflation », relèvent les analystes de DNB. Les autorités américaines ont réagi lundi aux coupes surprise de production en les jugeant « pas opportunes », par la voix de John Kirby, un porte-parole de la Maison-Blanche. Il a toutefois noté que les cours du pétrole avaient baissé depuis l’automne.

« Nous nous concentrons sur les prix, pas sur le nombre de barils », a-t-il ajouté. Si l’Opep+ est née en réaction aux défis posés par la concurrence américaine, elle n’a désormais plus peur du pétrole de schiste produit aux Etats-Unis, dont la croissance s’essouffle.

L’organisation, qui domine le marché avec 60% des exportations d’or noir à son compteur, « a un pouvoir significatif pour fixer les prix » comparé à la situation d’il y a quelques années, selon M. Innes. Sur le plan diplomatique aussi, « l’Arabie saoudite ne craint pas les Etats-Unis », qui entretiennent des relations complexes avec Ryad et ont perdu de leur influence dans la région, note Neil Wilson, analyste de Finalto.

« Nous assistons à l’avènement d’une nouvelle ère », dit-il, comme en témoigne le récent rapprochement entre l’Iran et l’Arabie saoudite sous les auspices de la Chine. « Les Saoudiens font ce qu’ils ont à faire et la Maison-Blanche n’a visiblement pas son mot à dire », résume-t-il.

Bruxelles avance vers une sortie totale du gaz et pétrole russes d’ici 2028

Les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne ont validé l’envoi au Conseil des ministres d’un projet législatif visant à éliminer progressivement les importations d’énergie fossile russe d’ici janvier 2028.

La Russie acte sa sortie définitive de l’accord nucléaire bilatéral avec les États-Unis

La Douma a approuvé le retrait formel de la Russie d’un traité signé avec les États-Unis sur l’élimination du plutonium militaire, mettant fin à plus de deux décennies de coopération nucléaire stratégique.

Tusk refuse de transférer à l’Allemagne un suspect ukrainien lié au sabotage de Nord Stream

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré qu’il n’était pas dans l’intérêt de la Pologne d’extrader vers l’Allemagne un citoyen ukrainien soupçonné d’avoir participé aux explosions ayant endommagé les gazoducs Nord Stream en 2022.
en_114071080540

Des entreprises saoudiennes lancent 500 MW de projets énergétiques en Syrie

Al-Harfi et SCLCO ont signé des accords avec les autorités syriennes pour développer des capacités solaires et éoliennes, dans un contexte de rapprochement énergétique entre Riyad et Damas.

Thaïlande et Japon renforcent leurs achats de brut américain dans un contexte de tensions géopolitiques

Face aux risques liés aux approvisionnements du Moyen-Orient, les raffineurs thaïlandais et japonais se tournent vers le brut américain, soutenus par des incitations tarifaires et des stratégies alignées avec les discussions commerciales bilatérales.

Macron appelle l’Europe à agir contre la flotte fantôme russe après une saisie au large

La France a intercepté un pétrolier lié à des exportations russes, incitant Emmanuel Macron à appeler à une réponse européenne coordonnée pour entraver les navires contournant les sanctions sur le pétrole.
en_114051057540

Les sanctions de l’ONU contre l’Iran réactivées, pression accrue sur les échanges

L’activation du mécanisme de snapback rétablit l’ensemble des sanctions de l’ONU contre l’Iran, impactant directement les secteurs de l’armement, de la finance et du commerce maritime international.

L’Union européenne intensifie sa coopération énergétique avec le Groenland

Le commissaire Dan Jørgensen est en visite au Groenland pour renforcer les liens énergétiques avec l’Union européenne, dans un contexte de doublement envisagé des fonds européens pour la période 2028-2034.

Ministres européens et iranien se réunissent à New York pour éviter retour des sanctions

Les chefs de la diplomatie européenne et iranienne se retrouvent à New York pour tenter d’éviter le rétablissement des sanctions de l’ONU liées au programme nucléaire de Téhéran.
en_1140240942540

Le Canada et le Mexique lancent un partenariat stratégique axé sur l’énergie et les infrastructures

Le premier ministre canadien Mark Carney annonce un accord bilatéral avec le Mexique incluant des investissements ciblés dans les corridors énergétiques, les infrastructures logistiques et la sécurité transfrontalière.

Trump demande à l’OTAN de cesser tout achat de pétrole russe par ses membres

Le président américain a appelé à un arrêt immédiat des importations de pétrole russe par les pays membres de l’OTAN, dénonçant une contradiction stratégique alors que des sanctions sont envisagées contre Moscou.

L’Iran retire une résolution nucléaire sous pression financière des États-Unis

Téhéran a retiré une résolution dénonçant les attaques contre ses installations nucléaires, citant des pressions américaines sur les membres de l’AIEA, qui craignaient une suspension des contributions volontaires de Washington.
en_1140200944540

La Pologne presse l’Union européenne de cesser les importations de pétrole russe d’ici 2026

Le ministre polonais de l’Énergie appelle les États membres de l’Union européenne à s’engager collectivement à stopper les achats de pétrole russe sous deux ans, évoquant des risques géopolitiques croissants.

La Grèce et la Libye relancent les discussions sur la délimitation maritime

Athènes et Tripoli s'engagent dans un processus de négociation pour définir leurs zones économiques exclusives en Méditerranée, dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et des enjeux énergétiques sous-marins.

Paris, Berlin et Londres donnent dix jours à l’Iran pour éviter le retour des sanctions

Les puissances européennes exigent des gestes concrets de Téhéran sur le nucléaire sous peine de rétablir les sanctions onusiennes, alors que les inspections de l’AIEA restent bloquées et les tensions avec Washington persistent.
en_1140170926540

L’Union européenne maintient l’échéance de 2028 pour l’arrêt du gaz russe

Bruxelles confirme son objectif de cesser toutes les importations d’énergie russe d’ici 2028, malgré les pressions diplomatiques croissantes exercées par Washington dans le contexte du conflit en Ukraine.

Trump lie de nouvelles sanctions contre Moscou à l’arrêt du pétrole russe dans l’Otan

Donald Trump menace d’intensifier les sanctions américaines contre la Russie, mais uniquement si les pays de l’Otan interrompent tous leurs achats de pétrole russe, encore actifs via certains oléoducs.

L’Italie et Les États-Unis scellent un partenariat sur le GNL pour sécuriser l’approvisionnement européen

Les deux pays ont convenu de développer des infrastructures dédiées au gaz naturel liquéfié pour renforcer la sécurité énergétique de l’Europe et stimuler les échanges transatlantiques.
en_114080920252540

L’Iran veut relancer sa production pétrolière face au risque de nouvelles sanctions

L’ayatollah Ali Khamenei appelle à moderniser l’industrie pétrolière et à élargir les débouchés commerciaux alors que Téhéran est confronté à la réactivation possible des sanctions de l’accord nucléaire de 2015.

Zelensky demande à la Slovaquie de cesser ses achats de pétrole russe via Droujba

Le président ukrainien a exigé l’arrêt des importations de brut russe par la Slovaquie, en proposant une alternative d’approvisionnement, dans un contexte marqué par la guerre et les tensions diplomatiques croissantes autour de l’oléoduc Droujba.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.