L’efficacité d’un éventuel plafonnement des prix sur les achats de brut maritime russe fait l’objet de critiques. Lors du G7, du 26 au 28 juin, une coalition d’acheteurs mondiaux devait s’entendre sur les prix d’achat du pétrole. Les acheteurs et négociants doivent se concerter sur un prix maximum d’achat du pétrole maritime russe.
Un prix du pétrole élevé
Sur les marchés, le pétrole russe de l’Oural se négocie déjà avec une remise importante, comparé au Brent. Toutefois, le prix de vente du baril demeure supérieur à $80/b. De fait, la demande asiatique reste forte et les prix du pétrole russe commence à se redresser.
Selon les déclarations lors du G7 en Bavière, les transactions pourraient accéder au marché européen, américain et britannique. Mais, uniquement, si le prix du pétrole est inférieur au prix plafond. Cet accès restera limité à l’expédition, à l’assurance et au financement.
Un dispositif complexe
Le dispositif du prix plafond comporte un risque potentiel de contournement des sanctions prises à l’encontre de la Russie. Le Royaume-Uni et les États-Unis conviennent d’interdire le pétrole russe, l’Union européenne l’interdira d’ici la fin de l’année. Toutefois, les négociants soulignent un manque de clarté sur le fonctionnement du plafonnement des prix du pétrole maritime russe.
Le pétrole brut est un marché libre, si le prix plafond est bon marché, l’ensemble des négociants souhaitera en acquérir. Subsiste donc la difficulté de la répartition des quotas entre les différents acheteurs. Par ailleurs, cette solution créera une incitation à payer un prix légèrement supérieur au prix du marché.
Un objectif ambitieux
L’instauration de cette mesure nécessite que les 27 membres de l’Union européenne et les partenaires internationaux se mettent d’accord. De fait, avec une remise importante, les producteurs russes peuvent ralentir leur production. Ainsi, une baisse de 20% de la production russe engendrerait une hausse de $10/b sur le marché mondial.
En mai, les exportations de pétrole russe atteignent un sommet depuis trois ans. Les exportations maritimes de l’Oural vers l’Europe augmentent en juin pour la première fois depuis le conflit russo-ukrainien. Cependant, la nouvelle politique de sanctions est susceptible de nuire davantage à la Russie que l’actuel embargo.