Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, la communauté internationale connaît une crise de l’offre sur le marché du pétrole. Les marchés internationaux se resserrent et des solutions sont à trouver pour répondre à la demande mondiale.
Augmenter la production étasunienne, un facteur d’accalmie pour le marché ?
Depuis le début de la guerre en Ukraine, le marché international du pétrole connaît de fortes tensions dues aux sanctions occidentales liées à l’invasion russe. La Russie perd en production, et les prix s’envolent.
Afin de pallier cette crise, les pays consommateurs ont appelé les pays membres de l’OPEP à produire davantage.
La G7 avait par exemple appelé en mai les producteurs de pétrole et de gaz à « agir de manière responsable et à répondre au resserrement des marchés internationaux ».
Toutefois, l’OPEP et ses alliés dont la Russie, s’en tiennent depuis des mois à leur programme d’augmentation mensuelle modeste de la production.
Certains estiment qu’en tant que premier producteur mondial de pétrole, les États-Unis ont une part de responsabilité dans l’atténuation de cette crise.
Ainsi, les pays membres de l’OPEP appellent l’administration Biden à faire davantage pour augmenter la production nationale.
Le secrétaire général de l’OPEP, M.Barkindo, a notamment déclaré:
« L’industrie nationale américaine, à notre avis, les bassins de schiste sont l’un des fruits à portée de main que le monde peut facilement exploiter pour des approvisionnements supplémentaires dans les mois et les années à venir ».
La production de pétrole :Une responsabilité partagée
L’alliance OPEP+ a finalement accepté des hausses de production pour juillet et août. Le 2 juin, elle a convenu d’augmenter les quotas à 648.000 b/j soit une augmentation mensuelle de 50%.
M.Barkindo a néanmoins déclaré avoir entendu des plaintes. Ces plaintes portent sur le fait que l’industrie ne se sentait pas suffisamment encouragée à augmenter la production.
Il explique:
« L’industrie nationale américaine ne reçoit pas encore le soutien nécessaire pour continuer à remplir ses obligations. Les États-Unis sont aujourd’hui le plus grand producteur au monde. Il va donc sans dire que la responsabilité ou la tâche de maintenir une stabilité durable sur le marché est une responsabilité partagée avec toutes les parties, y compris les États-Unis en tant que leader mondial de cette industrie ».
L’alliance OPEP+ a déclaré vouloir attendre de voir comment le marché évoluera au cours des deux prochains mois. Elle décidera par la suite de ce qu’elle fera au delà du mois d’août. La prochaine réunion de l’OPEP+ est prévue pour le 30 juin.
Investir dans le secteur pétrolier, une nécessité ?
M.Barkindo a également déclaré que la crise énergétique actuelle mettait en évidence la nécessité d’accroitre les investissements dans le secteur pétrolier.
L’OPEP est confrontée à une pénurie de capacités de réserves au-delà de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. La demande que la Russie satisfaisait avant l’invasion, s’est déplacée auprès des pays de l’OPEP du fait des sanctions occidentales. Ces dernières cherchent à paralyser la Russie économiquement.
En conséquence, les pays membres ne peuvent pas répondre à la demande actuellement en hausse. Le marché est déséquilibré entre offre, demande et fluctuation des prix. C’est dans ce contexte que les pays de l’OPEP demandent aux Etats-Unis de prendre en charge une partie de la demande afin de rééquilibrer le marché et de pallier les tensions liées à cette crise.
M.Barkindo a également reproché aux politiques environnementales de faire fuir les investisseurs de combustibles fossiles.
« Nous n’avons pas été en mesure de développer cette capacité au niveau qui répondra à la demande actuelle et future en raison d’un manque d’investissements adéquats et prévisibles dans cette industrie », a-t-il déclaré.