L’escalade des tensions entre Israël et l’Iran n’a jusqu’à présent pas perturbé l’approvisionnement en pétrole, selon l’Agence internationale de l’Énergie (IEA). Cette dernière affirme que le marché reste « suffisamment approvisionné » pour faire face aux éventuelles crises futures.
Plusieurs facteurs contribuent à cette stabilité. Parmi eux, la résolution récente d’un conflit politique en Libye, qui avait temporairement réduit les exportations de pétrole du pays de moitié, ainsi que les pertes de production modérées causées par les ouragans aux États-Unis. De plus, la demande mondiale reste faible, ce qui aide à maintenir un équilibre sur le marché.
Réactions du marché pétrolier
Malgré ces assurances, les prix du pétrole restent volatils. Après avoir chuté en dessous de 70 dollars le baril en septembre, le prix du baril de Brent a rebondi pour clôturer au-dessus de 80 dollars le 7 octobre, sous l’effet des craintes d’une attaque israélienne contre les infrastructures pétrolières iraniennes. Toutefois, mardi matin, le prix a reculé de 5% suite à des informations indiquant qu’Israël envisagerait de ne pas cibler ces infrastructures, influencé par le rapport de l’AIE et celui de l’Opep+ (Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole et leurs Alliés).
Prévisions et préparation de l’AIE
L’AIE souligne que, pour le moment, les exportations de pétrole de l’Iran et des pays voisins ne sont pas affectées, mais le marché demeure attentiste face à l’évolution de la crise. L’agence se tient prête à intervenir si une perturbation majeure de l’approvisionnement se produit, en prenant des actions collectives similaires à celles mises en place en 2022 au début de la guerre en Ukraine.
Les stocks mondiaux de pétrole restent importants, permettant au marché de gérer des excédents conséquents prévus pour 2025. L’AIE prévoit que, sans perturbations majeures, le marché pétrolier devra faire face à un excédent de production.
Impact de la demande mondiale
La demande mondiale de pétrole devrait augmenter d’un peu moins de 900 000 barils par jour en 2024 et d’environ 1 million de barils par jour en 2025, soit une croissance nettement inférieure aux 2 millions de barils par jour observés en 2023. Cette baisse de la demande est en partie due à l’affaiblissement économique en Chine, qui se tourne vers les véhicules électriques, réduisant ainsi sa consommation de pétrole.
Réponse de l’AIE aux fluctuations du marché
Le directeur exécutif de l’IEA, Fatih Birol, avait récemment exprimé son attente de « prix du pétrole raisonnables » face à ces évolutions. L’agence, créée en 1974 par l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) après le choc pétrolier, continue de jouer un rôle clé dans la surveillance et la régulation du marché énergétique mondial.
Perspectives futures
Alors que les tensions géopolitiques subsistent, l’AIE reste vigilante quant aux développements futurs. L’organisation prévoit que, tant que l’offre continue d’affluer et que les perturbations majeures sont évitées, le marché pétrolier pourra absorber les fluctuations sans crise majeure. Toutefois, elle reste prête à intervenir collectivement pour assurer la stabilité de l’approvisionnement en cas de besoin.