Les prix à terme du pétrole brut ont grimpé dans les échanges asiatiques. C’est le cas pour la 3ème session consécutive. Ainsi, cette hausse efface les pertes antérieures.
Néanmoins, les inquiétudes persistent quant à la perspective d’une offre plus restreinte suite aux discussions concernant un embargo européen sur le pétrole russe. Par ailleurs, l’OPEP+ poursuit son augmentation prévue lors de sa dernière réunion.
À 10h26, heure de Singapour, le contrat ICE Brent de juillet était en hausse de 42 cents par baril, soit une augmentation de 0,38 % par rapport à la clôture précédente. Il atteint 111,32 $/b. Le contrat NYMEX light sweet crude de juin progresse, lui, de 42 cents/b pour atteindre 108,68 $/b.
Le 5 mai, l’OPEP+ a approuvé une nouvelle augmentation de 432 000 b/j des quotas de production pour juin. Celle-ci reste modeste. L’Organisation ignore toujours l’impact de la guerre en Urkaine sur le marché. De plus, elle profite d’une manne de revenus pétroliers.
L’OPEP+ maintient sa stratégie
Si l’embargo européen doit comprimer davantage l’offre mondiale, l’OPEP+ insiste sur le fait que les indicateurs actuels de l’offre et la demande « indiquent un marché équilibré ». C’est ce qu’elle déclare dans un communiqué faisant suite à sa dernière réunion, celle-ci a duré seulement 13 minutes.
Néanmoins, et c’est le cas depuis quelques mois, les augmentations de l’offre promises par le groupe ne seront probablement pas suffisantes. De fait, la plupart des membres de l’alliance peinent à augmenter leur production suite à un manque d’investissement ou à des perturbations internes.
Warren Patterson et Wenyu Yao, analystes chez ING, déclarent :
« Le groupe a du mal à atteindre les quotas de production en raison de perturbations et d’un manque d’investissement dans les champs. Il est peu probable que la production en retard change de sitôt, notamment en raison de la baisse de la demande de pétrole russe, ce qui finira par entraîner une baisse de la production. »
La perspective d’un resserrement de l’offre permet aux contrats sur le pétrole brut ICE Brent et NYMEX d’annuler des pertes de plus d’un dollar par baril dans les échanges matinaux.
Le DEO veut faire baisser les prix du pétrole
De surcroît, les investisseurs étudient le projet du Department of Energy (DOE) américain de racheter 60 millions de barils de brut pour la réserve stratégique, soit un tiers du prélèvement qui vient de débuter. Ce rachat devrait se faire à des prix plus bas et probablement au cours du second semestre de 2023. Le DOE vise à encourager les foreurs américains à stimuler l’activité. Il ambitionne de :
« Faire baisser les prix cette année en garantissant cette demande à l’avenir, à un moment où les acteurs du marché prévoient que les prix du pétrole brut seront nettement inférieurs à ce qu’ils sont aujourd’hui. »
Cette annonce a surpris le marché. Brian Martin et Daniel Hynes, analystes chez ANZ Research, commente :
« Le marché a été surpris par l’annonce que le département américain de l’énergie allait commencer à acheter du pétrole pour remplir la réserve stratégique de la nation. Cela devrait exacerber les tensions sur le marché pétrolier. »
Les swaps de brut de Dubaï et les spreads intermensuels étaient en hausse en milieu de matinée en Asie le 6 mai par rapport à la clôture précédente.
Le swap de juillet à Dubaï était fixé à 102,60 $/b à 10 heures, heure de Singapour (0200 GMT), en hausse de 56 cents/b (0,55%) par rapport à la clôture du marché asiatique du 5 mai.
Le spread intermittent du Dubai swap juin-juillet était fixé à 2,37 $/b à 10h, en hausse de 7 cents/b sur la même période, et le spread intermittent juillet-août était fixé à 1,89 $/b, en hausse de 6 cents/b.
L’échange de contrats à terme Brent-Dubai de juillet pour les swaps a été fixé à 8,65 $/b, en hausse de 28 cents/b.