Les réductions de production de pétrole annoncées par la Russie et d’autres grands pays producteurs sont « dans l’intérêt » du marché mondial, s’est défendu le Kremlin, alors que les prix sur le marché de l’or noir ont bondi lundi matin.
« Il est dans l’intérêt de l’énergie mondiale de maintenir les prix mondiaux du pétrole au bon niveau », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. « Que les autres pays soient satisfaits ou pas, c’est leur affaire », a-t-il ajouté.
La Russie a annoncé dimanche prolonger la réduction de sa production de pétrole brut de 500.000 barils par jour jusqu’à la fin de l’année, une mesure jugée par différents experts comme un moyen de faire monter les prix et lutter contre l’effet des sanctions internationales. Le vice-Premier ministre russe en charge de l’Energie, Alexandre Novak, avait, lui, justifié une telle mesure par la période « de forte volatilité » et « d’incertitude » sur le marché de l’or noir. « La prévisibilité du marché mondial du pétrole est un élément clé pour assurer la sécurité énergétique », avait-il déclaré, cité dans un communiqué.
L’annonce de la Russie est intervenue en parallèle à celles de l’Arabie saoudite, de l’Irak, des Emirats arabes unis, d’Oman, du Koweït, de l’Algérie et du Kazakhstan. L’Arabie saoudite va réduire sa production de 500.000 bpj, l’Irak de 211.000 bpj, les Emirats de 144.000 bpj, le Koweït de 128.000 bpj, le Kazakhstan de 78.000 bpj, l’Algérie de 48.000 bpj et Oman de 40.000 bpj. Ces baisses, qui auront toutes lieu à partir de mai jusqu’à fin 2023, ont fait bondir les prix du pétrole lundi matin, le baril de Brent de la mer du Nord s’approchant des 84 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) des 80 dollars vers 10H30 GMT.
Une bonne nouvelle pour les finances russes dont les dépenses fédérales ont fortement augmenté ces derniers mois, poussées par l’offensive militaire en Ukraine, et alors même que les revenus pétroliers de Moscou ont plongé sous l’effet des sanctions de 42% sur un an en février, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).