Le Nigéria, plus grand producteur de pétrole en Afrique, se trouve en difficulté pour atteindre son quota de production fixé par l’OPEP. Celui-ci s’élève à 1,799 million de barils par jour. Le pays fait face à de nombreuses difficultés tel qu’un besoin de maintenance de sites, l’insécurité ou encore des effets de la pandémie. Depuis le mois de mai la production est en baisse de 14% avec 1,279 million de barils par jour, soit le niveau le plus bas depuis plus de 30 ans.
Une insécurité majeure
Une des plus grandes difficultés auquel la production de pétrole brut nigérian fait face est celle de la sécurité. De fait, de nombreux sites de production et de stockage subissent des dommages majeurs. Cela est principalement dû à deux raisons.
Premièrement, plusieurs sites souffrent de corrosion. Celle-ci est exacerbée par un manque de maintenance. En conséquence, les fuites de pétrole se multiplient, créant un environnement dangereux. De plus, elles nuisent fortement à l’environnement. Quand ces incidents arrivent, ils peuvent s’avérer très difficiles, longs et chers à réparer.
Deuxièmement, le vandalisme reste aussi une cause majeure. La destruction intentionnelle de sites pétroliers ne se fait pas rare. Le delta du Niger, dans le sud du pays, est une zone particulièrement touchée. Cette région est la plus riche en pétrole brut et a donc été une zone fortement exploitée.
Toutefois, ces tensions ne sont pas nouvelles. Depuis plusieurs décennies, plusieurs dizaines de milliers d’habitants s’opposent aux activités pétrolières de grands groupes. Aujourd’hui encore, de nombreux habitants restent mobilisés contre ces activités. Ces oppositions peuvent prendre la forme de vols des ressources pétrolières ou encore de vandalisme. Donc la destruction de sites ou d’équipement.
L’ambition Nigériane
Malgré ces difficultés, le gouvernement nigérian prévoit de faire monter sa production rapidement. Le ministre des énergies, Timipre Sylva, affirme qu’il compte bien atteindre le quota de l’OPEP d’ici août 2022.
Bien qu’admettant que le Nigéria soit en difficulté, Timipre Sylva indique que la sécurité dans l’industrie sera renforcée. Celle-ci a l’air d’être une priorité pour le gouvernement nigérian. Cependant, M. Sylva n’a pas encore annoncé de mesures concrètes. Il faudra donc voir comment ces efforts pour la sécurité vont se concrétiser et l’efficacité qu’elles auront.
Outre la question du quota actuel, il reste la possibilité que l’OPEP l’augmente en août. Bien que certains craignent cette augmentation des quotas de l’OPEP, M. Sylva affirme être confiant. Toutefois, au vu des difficultés rencontrées par le pays, une hausse du quota pourrait s’avérer très problématique.
La place grandissante du Nigéria dans le secteur
Tandis que le Nigéria fait face à ses difficultés de production, le pays prévoit de renforcer son rôle au sein de l’industrie mondiale des énergies. Le Nigéria vient récemment d’annoncer l’accélération du projet NIGAL. Ce gazoduc transporterait jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz par an sur 4.128 km. Ce gazoduc transsaharien permettra donc au Nigeria d’exporter une part beaucoup plus importante de gaz vers l’Europe.
Ce projet et le rôle du Nigeria dans l’industrie connaissent une toute nouvelle importance. Au vu de l’instabilité géopolitique actuelle, le secteur énergétique est en changement. Il y a une forte demande européenne pour des sources alternatives afin de se détourner des hydrocarbures russes. Le Nigéria compte bien se mettre au premier rang pour répondre a cette demande.