L’Opep+, qui devait se réunir physiquement dimanche à Vienne, siège du cartel des producteurs de pétrole, va finalement opter pour “le format virtuel”, a indiqué à l’AFP une source proche de l’organisation.
Les représentants des treize membres de l’Organisation des pays exportateurs de brut (Opep), conduits par l’Arabie saoudite, et leurs dix alliés emmenés par la Russie, se retrouvent alors que s’intensifient les spéculations autour d’une nouvelle réduction des quotas de production pour faire remonter les prix.
Après avoir frôlé leurs records historiques en mars, les cours du pétrole sont lourdement retombés pour retrouver leur niveau de début 2022, la menace d’une récession éclipsant les craintes de pénurie liées à la guerre en Ukraine.
Dans une note, les analystes d’UniCredit ont dit s’attendre à des mesures “proactives” de l’Opep+ pour exercer “une pression à la hausse sur les prix”, qui souffrent des inquiétudes grandissantes autour de la demande chinoise et de la morosité de l’économie mondiale en général.
Les deux références mondiales de l’or noir sont désormais bien loin des sommets atteints quelques jours après le début de l’offensive russe, quand elles avaient grimpé à plus de 130 dollars le baril.
Le WTI américain et le Brent de la mer du Nord ont depuis perdu environ 40% chacun, évoluant autour de 80 dollars.
Le cartel pourrait en outre “se sentir obligé d’adopter une position plus agressive pour dissuader l’Occident de réglementer le prix des autres références de brut”, souligne Edoardo Campanella d’UniCredit.
L’Opep+ ne voit pas d’un bon oeil les discussions autour du plafonnement du prix du pétrole russe, souhaité par une coalition des pays du G7, de l’Union européenne et de l’Australie.
Lors de sa dernière rencontre début octobre – qui s’était tenue dans la capitale autrichienne pour la première fois depuis mars 2020 -, l’alliance avait décidé d’une coupe drastique de ses objectifs de production, déjà dans le but de soutenir les cours.
Le cartel s’était attiré aussitôt les foudres de la Maison Blanche qui avait accusé les producteurs de “s’aligner” avec Moscou.