Le pétrole irakien fait face au défi de la qualité. L’institut Oxford rapporte ainsi que le pays lance le Basrah Medium, sa 3ème qualité d’exportation. D’un API de 29,4, sa qualité est moyenne, un brut plus lourd que léger. Sa qualité répond ainsi à une véritable demande.
Le pétrole irakien se divise en 3 qualités
Le pétrole irakien fait face à ses problématiques de qualité. En novembre 2020, l’Organisation de commercialisation du pétrole de l’État irakien (SOMO) a convenu de diviser ses stocks de brut. C’est ainsi que depuis le mois de janvier, une nouvelle qualité d’exportation irakienne est née : Basrah Medium.
Il s’agit de la seconde division du pétrole irakien, après le lancement de Basrah Heavy en 2015. Comme son nom l’indique, Basrah Médium sera un pétrole d’une qualité médiane, avec 29,4 degrés API. La plupart des bruts extraits ont des degrés API comprises entre 20 (très lourd) et 60 degrés (très léger). Plus un brut est léger, plus sa densité est faible, et plus sa densité API de pétrole brut est élevée.
Le pétrole irakien se divise à présent en trois catégories : Basrah Light, Medium et Heavy.
Le problème de la qualité du brut irakien
L’Oxford Institute for Energy Studies (OIES) énonce qu’historiquement, l’Irak a toujours eu des problèmes de qualité brute. En 2012 déjà, un examen du secteur pétrolier et gazier du pays avait été demandé par l’ancien ministre du pétrole, Thamir Ghadhban. L’une des principales recommandations a posteriori était que « l’augmentation de la production exigera que l’Irak formule une nouvelle stratégie de ségrégation du brut ».
La problématique perturbe l’économie pétrolière de l’Irak depuis la fin des années 2000. Une augmentation de la production de pétrole, dans des réservoirs plus lourds et moins performants, n’ont pas arrangé la question. La densité du pétrole irakien a donc augmenté, le rendant de moins bonne qualité.
Des écarts importants entre les quantités promises et livrées
Le lancement de Basrah Medium sur le marché ne reflète pas l’arrivée d’une nouvelle offre de brut, comme en 2015. Il est en fait la conséquence de diverses problématiques auxquelles le SOMO doit apporter des réponses. De celles-ci, deux raisons majeures semblent se dégager.
Il y a d’abord la mise à niveau des infrastructures liées au pétrole irakien. De 2015 à 2020, ces avancées ont permis à l’Irak d’agrandir sa capacité d’exportation, alors qu’elle était déjà un acteur pétrolier principal. L’achèvement du pipeline Tuba-Fao et du Gazoduc PS1-Fao constituent les deux projets essentiels dans cette amélioration.
Mais la seconde raison principale de ce nouveau pétrole, plus importante encore, est la compensation API. Entre 2015 et 2020, Basrah Light et Basrah Heavy étaient commercialisés sous les noms « 34° API » et « 26° API ». Cette appellation obligeait contractuellement l’Irak à fournir du brut aux degrés précisément annoncés.
Mais avec le transport, les qualités livrées étaient souvent en deçà des spécifications contractuelles. Elles peuvent perdre 2 à 6 degrés API toutes qualités confondues, pour un dédommagement représentant 1,6 milliards de dollars annuels. Une perte colossale que le pays se doit de limiter avec un pétrole d’une qualité médiane : Basrah Medium.
Une réponse « globale » plutôt que « rapide »
L’étude conclut enfin sur l’enjeu du développement de Basrah Médium dans le pétrole irakien. Selon Oxford,
« le dernier lancement d’exportations de brut irakien représentera une plus grande égalité des règles du jeu, plutôt qu’une solution rapide au défi permanent de la qualité du brut en Irak ».
Cette nouvelle qualité d’exportation permet donc de mieux harmoniser un brut irakien à la qualité divergente. Le SOMO en profite donc pour résoudre des problèmes structurels et économiser plusieurs milliards de dollars à l’avenir. Ces changements couplés au progrès technique font que le pétrole irakien pourrait rester un des plus convoités du monde.