Le pétrole en Norvège se porte bien. La Norvège est le 14e producteur de pétrole et 8e producteur de gaz naturel mondial. Dans un livre blanc sur son avenir énergétique, Oslo a déclaré vouloir poursuivre l’exploration pétrolière et le forage à l’avenir.
Pétrole en Norvège : l’IEA préconise l’abandon des projets de combustibles fossiles
La position norvégienne contraste fortement avec celle de l’Agence internationale de l’énergie (IEA). Cette dernière a récemment averti que tous les futurs projets de combustibles fossiles doivent être abandonnés. C’est ce qu’elle préconise pour atteindre des émissions nettes de carbone nulles d’ici 2050.
Ouverture de nouvelles zones de prospection
Or, la Norvège a récemment ouvert de nouvelles zones à la prospection et à la production de pétrole. Tina Bru, ministre du pétrole et de l’énergie a déclaré :
« Nous fournirons de l’énergie au monde tant que la demande existera. Le gouvernement maintiendra donc une politique pétrolière qui facilite la production rentable de pétrole et de gaz. Et cela dans le cadre de la politique climatique norvégienne et de nos objectifs climatiques. »
Si la feuille de route de l’AIE était appliquée, elle influencerait certainement la production norvégienne de pétrole et de gaz. Toutefois, le gouvernement norvégien estime que cela ne ferait pas de différence si la Norvège réduisait son exploitation pétrolière maintenant. Au contraire, le pays pourrait perdre des compétences technologiques importantes dont il aurait besoin pour sa restructuration économique.
Objectif neutralité carbone dès 2050
La Norvège met régulièrement en avant ses efforts contre la déforestation, et le développement de véhicules électriques sur son sol. En témoigne l’énergie hydraulique, qui représente presque la totalité de sa production d’électricité. Le pays vise à réduire quasiment la totalité de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.
Des critiques à l’égard des exportations de pétrole
La Norvège est régulièrement critiqué pour les émissions de CO2 générées à l’étranger, par le pétrole qu’il exporte. Cependant, Oslo ne peut pas abandonner cette industrie primordiale pour son économie. Pour cause, le pays dépend encore largement des revenus du pétrole et du gaz pour ses finances publiques.
Le secteur pétrolier représente 42% des exportations de biens. De plus, il emploie environ 200 000 personnes, de manière directe ou indirecte. Les revenus du pétrole contribuent aussi à alimenter le fonds souverain norvégien, d’une valeur de 1,36 trillion de dollars.
Pétrole en Norvège : décarbonisation du secteur
La position de la Norvège contraste avec celle d’autres riches producteurs de combustibles fossiles. Le Danemark a par exemple promis de cesser toute sa production de pétrole en mer du Nord d’ici 2050.
Pour sa défense, la Norvège assure que son pétrole est l’un des plus propres au monde. Pour éliminer en partie les émissions, le pays alimente les installations en mer avec de l’électricité renouvelable. Le gouvernement prend également des mesures constantes visant à développer l’éolien offshore, l’hydrogène et le stockage du carbone.
Equinor s’aligne sur la position gouvernementale
La société énergétique publique norvégienne Equinor a publié récemment ses propres prévisions. La demande mondiale de pétrole et de gaz pourrait rester à peu près la même en 2050 qu’en 2019.
Elle a estimé que la demande mondiale de pétrole se situerait entre 50 et 115 millions de barils par jour. En 2019 elle étaient de 100 millions de barils par jour. L’entreprise ne semble pas avoir l’intention de réduire son activité, et constitue un soutien important de la politique énergétique actuelle.
La Norvège continue donc de miser sur l’or noir malgré les recommandations de l’IEA. Une politique qui incite les entreprises, comme Equinor, à continuer leurs activités.